L'histoire :
Paulot est un brigand à la petite semaine qui tourne avec des combines à trois francs six sous. Il sait pourtant qu’il est un raté, et se demande comment la belle Jeanne a pu porter un regard sur lui. Plus qu’un regard d’ailleurs : elle l’emmène chez elle et lui fait l’amour. Paulot le loupé devient l’amant fou d’amour de la torride Jeanne. Du coup, il lui pousse des ailes, au Paulot, et voilà qu’il rêve de devenir un vrai brigand, un pur et dur qui pourra rapporter assez d’argent pour offrir une vie décente à sa princesse. Jeanne lui présente alors… Paulot, un autre Paulot, un autre voleur, mais de haut vol et de surcroît, ancien amant de cette dernière. Le second Paulot propose au ringard de faire partie d’une bande et l’associe aux différents larcins en cours. Mais voilà, le jeune Paulot n’est pas très apprécié de ses nouveaux camarades. Faut dire, en plus d’être un raté, c’est un drôle de type ce Paulot. Il est totalement psychoté par un homme qu’il voit dans ses rêves et maintenant, au coin de chaque rue. Une catastrophe. Après un cambriolage qui a mal tourné, le jeune Paulot récupère sa part et doit fuir. Il découvre que les billets sont marqués et qu’il s’est fait rouler par la bande. Il n’aura pas la fortune tant espérée et Jeanne vient de le quitter. Seul, abandonné, la confusion le guette. A moins que ce ne soit la folie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette Trilogie noire s’adresse au public des films noirs à la Audiard, avec des dialogues travaillés et un scénario impeccablement huilé. Youssef Daoudi et Philippe Bonifay adaptent ici l’œuvre de Léo Malet, l’écrivain réputé classique de la littérature policière contemporaine. Les auteurs nous replongent dans l’ambiance moite du Paris des années trente avec le nouveau règne des brigands minables et des bandes criminelles dangereuses. Ils rendent le jeune Paulot attachant avec son amour candide pour une réelle garce. Arnaqueur par nécessité, plus que par passion, le personnage sombre dans la folie et la violence, incapable de trouver les ressources nécessaires pour s’en sortir. L’adaptation de Bonifay est bien ficelée. Graphiquement, Daoudi peaufine son dessin, après ses deux premiers épisodes prometteurs. Le style est classique mais très travaillé, le mouvement maîtrisé, les ambiances correctement restituées, notamment grâce à la mise en couleur de Damien Callixte Schmitz. Un véritable moment de plaisir pour les amateurs du genre…