L'histoire :
Un chat gris, au faciès abruti imperturbable, habillé d’un élégant costume gris, assène des pensées philosophiques, quoique souvent rhétoriques, voire parfois sophistes, syllogiques ou nonsensiques. Extraits : « Il vaut mieux être gravement malade que légèrement mort. » « Un curé bègue évitera généralement d’annoncer le moment de la quête. » « C’est vrai que c’est un peu cruel d’égorger ou d’abattre des animaux pour pouvoir les manger. D’un autre côté, je n’aimerais pas non plus qu’on me serve du steak mort de vieillesse. » « Fumer tue. Mais ce n’est pas une raison pour foutre des cendres partout. » « Je viens de croiser mon sosie parfait, et j’imagine que de son côté, il doit être en train de se dire la même chose. » « C’est con ça : j’avais une idée fabuleuse et je viens de l’oublier. Ce qui me rassure, c’est que ça a dû arriver à Mozart et à Pasteur aussi. »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce qu’il y a de bien chez le Chat, c’est que c’est toujours pareil ; et surtout, ce qui est super, c’est que c’est jamais pareil. Deux ans déjà, que ce gros félin gris et philosophe en costard ne nous avait plus regardé dans le blanc du muscadet, pour nous asséner le fruit de ses réflexions sur le sens des choses, sur notre bonne société, sur le paradoxe des formules toutes faites, sur la vie, quoi. Pour cet Acte XVI (qui n’a de thématique théâtrale que la vanne rigolote en couverture), son papa humain, Philippe Geluck, ne change pas d’un iota sa formule géniale. A savoir : des pensées assénées en 1 case, en 3 cases, en une planche, ponctuées de quelques détournements de photos d’époque. Il ne baisse pas non plus de niveau dans la profondeur de ses brèves de comptoir, enchainant les aphorismes bidonnants, aux histoires courtes nonsensiques. Tour à tour, en gros, il joue avec le sens des mots ou avec les maux de nos sens. En de rares cas, l’absurde de la situation peut aussi être très éloquent en restant muet. Un paradoxe reste toutefois en suspens : pourquoi le Chat ne sort-il pas mi-août ?