L'histoire :
1957. Toute la France vénère Edith Piaf comme une sainte, swingue avec Charles Trenet, casse sa chaise avec Gilbert Bécaud, bouffe du curé avec Georges Brassens, rêve d’être le 10ème compagnon de la chanson. De Belleville à Montparnasse, de Ménilmuche à Luxembourg tout Paris fredonne, chantonne, siffle, serine, sifflote, guinche, swingue et chante. La France est un pays de rossignols. Paris bosse et trime dur, mais toujours une scie aux lèvres. Luis Mariano, Gloria Lasso, Dalida, les lavandières du Portugal et le chanteur de Mexico, à la radio dès qu’on tourne le bouton, on tombe sur une espagnolade ! Pourtant, l’accordéon, merde ! Ça c’est quelque chose ! Trainer dans Paris, un air de Francis Lemarque sur les lèvres, au bras d’une jolie pépée ou d’un beau julot, ça c’est bath ! Et ceux qui disent que les amerloques savent y faire, question crincrin, tout ça ne vaudra jamais notre chanson, la seule, l’unique, la vraie, la chanson française…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jeff Pourquié (dessinateur) et Vincent Cuvellier (scénariste) nous font faire un voyage dans le temps. Ils nous embarquent dans le Paris de la fin des années 50, peu de temps avant la déferlante du rock’n’roll en France. Jean-Philippe Smet (Johnny Halliday), Claude Moine (Eddy Mitchell), Jacques Dutronc ou encore Françoise Hardy ne sont encore que des adolescents totalement inconnus du grand public. Cette nouvelle génération va délaisser la musique à papa pour des chanteurs américains et les rythmes endiablés du rock. Johnny occupe une place privilégiée dans ce livre. Les auteurs se sont intéressés à son histoire avant qu’il devienne une vedette : ils relatent la manière dont sa tante va mettre les moyens pour qu’il réussisse dans la musique ou encore sa rencontre avec Blondieau (futur parolier) et Hadi Kalafat. C’est encore l’époque où les bandes de quartiers se bagarrent : Johnny appartient notamment aux saccos, les gars de Montmartre. C’est une photographie intéressante d’une époque où pour écouter de nouvelles tendances musicales, il fallait se rendre à la patinoire ou trouver un des rares juke-box en service dans un bar. Au dessin, Jeff Pourquié multiplie les références à cette période avec les looks des adolescents, des pochettes de disques, des publicités emblématiques ou encore la représentation de voitures aux lignes identifiables.