L'histoire :
En près de 100 pages, Nicolas Finet propose de nous embarquer à travers Le Transperceneige, cet étonnant convoi qui fend un océan de glace infini, triste conséquence d’un cataclysme d’envergure. Contexte « littéraire » du projet, profils des auteurs, mise en route et accidents de parcours, suivi d’un minutieux décorticage de l’univers de la trilogie ainsi que de l’aventure de sa récente adaptation cinématographique par Bong Joon-Ho… Tout est incroyablement servi par Nicolas Finet pour nous faire partager sa passion pour cette fabuleuse trilogie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de Nicolas Finet de nous inviter à parcourir ces Histoires du Transperceneige offre un triple avantage. A ceux qui ont déjà parcouru cet univers SF singulier à travers la trilogie de Jacques Lob, Jean-Marc Rochette et Benjamin Legrand (de 1984 à 2000), celui de pénétrer de haut en bas (et vice versa) dans les coulisses de sa conception ou de le revisiter par le détail pour un plaisir – sans conteste – accru. Ensuite, pour ceux encore vierges de cette expérience, celui d’avoir furieusement envie de se jeter gouluement dans ce récit post-apocalyptique conduit par un convoi ferroviaire et son incroyable loco. Enfin, pour les cinéphiles, celui d’accompagner impeccablement la sortie du blockbuster coréen de Bong Joon-Ho, Snowpiercer, directe adaptation de la BD. Alimenté copieusement par des anecdotes, baigné d’érudition, l’ensemble passionne rapidement (qu’on fasse partie de l’une ou l’autre des catégories). On se laisse ainsi attraper rapidement par la genèse du projet et même par sa « préhistoire » (l’auteur fouille dans les productions SF antérieures pour mettre en lumière le contexte de la création de ce projet). On suit son parcours chaotique en particulier marqué par le décès d’Alexis, le dessinateur initial qui disparaît après avoir réalisé 16 planches. On suit Finet dans sa description fourmillante de cet incroyable univers. Non seulement à travers cette incroyable machine sur rail, mais également confié à son esthétisme, ses armes et tous les mécanismes de survie. Enfin, avant « d’écouter » Bong Joon-Ho, dans une longue interview, décrire la genèse de son adaptation et la réalisation du tournage, on suivra les différentes connexions (malheureuses) du Transperceneige avec le cinéma. Le texte est dense mais très lisible et accompagné de nombreuses illustrations. Bref de quoi donner très envie d’aller au cinéma après s’être envoyé la trilogie. Et ça tombe bien, car pour la sortie du film, Casterman réédite également les trois volumes du Transperceneige en intégrale.
