L'histoire :
Charlotte vit chez sa grand-mère. Elle est heureuse car elle vient de recevoir une lettre de son père qui habite au Laos et qui l’invite à la rejoindre. Au même moment, sa mère l’appelle au téléphone pour lui souhaiter son anniversaire et un bon voyage à Ventiane. Monsieur Roger, un ami de la famille, l’emmène au port pour qu’elle prenne un paquebot, direction l’Asie du Sud-Est. Dans le bateau, elle fait connaissance avec Sao, une jeune fille qui voyage avec son père pour rentrer dans son pays natal. Le soir, alors que son père, Monsieur Tsung, dîne dans la fastueuse salle à manger du navire, Sao invite Charlotte à la rejoindre dans sa chambre. Les deux jeunes filles jouent. À la fin de soirée, Sao lui prête à Charlotte un éléphant miniature en or, qu’elle lui promet de lui rendre le lendemain. Le bateau arrive à Ventiane. Le père de Charlotte, William Beaujean, accueille sa fille sur le quai, en compagnie de son bras droit, Léon.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la petite histoire, Les aventures de Charlotte ont bien failli ne pas exister. Après qu’André Taymans essuya un refus pour l’adaptation de la Voie Royale d’un autre André (Malraux), il revint à la charge avec Les aventures de Charlotte. Mais les éditions Dupuis posèrent leur veto, craignant que cette série ne fasse doublon avec le Théodore Poussin de Frank Le Gall. Heureusement, Rudi Miel avait eu vent que Casterman relançait son secteur BD jeunesse. Ouf ! Charlotte allait enfin pouvoir se matérialiser sur papier, d’abord avec une prépublication dans le quotidien belge Le Soir, avant de connaître une publication en album. Avec Le secret des cornacs, Rudi Miel focalise son scénario sur un Vinaya (un corpus de textes sacrés qui sert de bases pour l’enseignement de la religion bouddhiste), protégé par des milliers de statues en or, objet de toutes les convoitises. L’aventure est relativement captivante, mêlant une bonne dose d’humour et une pincée de fantastique. On se plaît ici à suivre les pérégrinations de Charlotte. Taymans livre une composition graphique en ligne claire, avec espièglerie, en n’oubliant pas de faire un petit clin d’œil à sa précédente série Munro (on aperçoit Munro, planche 6, dans la deuxième case). Il montre sa propension à croquer l’Asie du Sud-Est et ses monuments (le temple caché abritant les éléphants miniatures, dont l’entrée est inspirée sûrement de Ta Prohm, un temple de la cité d’Angkor où le végétal et le minéral ne font qu’un). Un bon album bien ludique !