L'histoire :
L’égyptologue Lempereur est parti en expédition dans la vallée des rois, persuadé de pouvoir prouver que sous l’antiquité, les égyptiens avaient inventé le principe de la montgolfière. Accompagné par le journaliste Malone, le second Beaumont, il profite également de la science et de l’orgueil d’un confrère clandestin, le petit, teigneux, barbu et ventripotent professeur Challenger. Après avoir ouvert un passage vers ce qu’ils croient être la sépulture d’un pharaon, ils se retrouvent coincés dans un gigantesque monde souterrain, où prospère un peuple humain albinos. Ces égyptiens vivent toujours comme il y a près de 4000 ans, selon des rites du second empire pharaonique, organisés selon une dictature théocratique. Heureusement, la tentative d’évasion en dirigeable de nos aventuriers, ils prennent Lempereur pour un dieu et ses sbires pour des prêtres. Les excellentes notions d’égyptien antique de Lempereur lui permettent aussi de comprendre leurs intentions : il est appelé à se marier avec la reine Maketamon et personne ne ressortira d’ici vivant. Les aventuriers ne comptent pourtant pas s’éterniser sous terre. Ils devront pourtant se méfier du grand prêtre Sonchis, qui voit d’un mauvais œil l’arrivée de la concurrence…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Certains aventuriers du 9e art traquent les animaux légendaires (Crypto, Russell Chase…). Pour d’autres, à l’instar des membres de l’expédition du Monde perdu de Conan Doyle (qui découvrent un haut plateau peuplé d’une faune et d’une flore préhistoriques), ce sont les mondes légendaires. La terre des dinosaures avait fait l’objet d’un excellent premier diptyque chez Vent d’Ouest (Le monde perdu de Mapple White). L’aventure se poursuit chez Casterman, avec aujourd’hui la conclusion d’un second diptyque rebaptisé Les mondes perdus de Conan Doyle : car la même fine équipe (Challenger, Malone et consort) rempile vers d’autres territoires extraordinaires. La vie parallèle souterraine, imaginée par Jules Verne dans Voyage au centre de la terre et reprise par Roger Leloup dans Yoko Tsuno, fait parti de ces mythes pittoresques. Or étant donné la passion de l’époque (tout début du XXe siècle) pour l’Egyptologie, il semble logique que le scénariste Patrick Deubelbeiss situe le périple sous la vallée des rois. Le dessin réaliste de Laurence Tramaux est une nouvelle fois très appliqué, avec peut-être une petite lacune côté décors (évidemment, sous terre…). Bien entendu, eut égard au registre, les aspects rocambolesques sont inhérents à l’aventure. L’existence d’un peuple troglodyte ayant vécu pendant plus de 4000 ans sous la surface du désert égyptien est proprement abracadabrantesque (d’ailleurs, ils font comment pour y voir clair et s’oxygéner, là-dessous ?). Toutefois, les auteurs s’appuient sur des rites et une structure de société qui semblent assez réalistes, fidèles à l’Egypte antique. Nul doute que les héros parviendront à s’évader, au terme de palabres et de stratégies quelque peu fastidieux… Et rendez-vous est d’ores et déjà donné pour un troisième diptyque à la recherche du mythe de l’Atlantide !
