L'histoire :
Suite à un concours de circonstances, tenant à la particularité de l’endroit où elle vit, la jeune Olive est contrainte de quitter les siens. Emmenée par des Fanaux, créatures mi-humaine, mi-oiseau, elle se retrouve bientôt dans la partie intérieure de la planète, un endroit peuplé exclusivement de femmes… C’est un grand jour, d’ailleurs, pour l’une d’entre elles, la belle Nelle : ce jour de lumière (si rare dans cette partie de la planète) elle doit s’accoupler avec le géniteur, une sorte de grosse larve répugnante. L’instant est délicieux, trop court. Car le lendemain il faut continuer les travaux dans les nombreuses galeries souterraines. C’est en creusant que Nelle rencontre Olive. Immédiatement les deux jeunes filles sympathisent. Plus tard, Olive décrit (via un appareil permettant de visualiser la pensée) le monde d’où elle vient. Ce qui les intéresse toutes, ce sont les hommes, bien plus séduisants que leur grosse larve répugnante. Il est donc décidé de monter une expédition pour aller en chercher. Au même moment, des voyageurs de l’espace décident d‘installer une base en cet endroit précis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Zara tient une place particulière dans cette balade en Terres creuses et en 3 volumes, proposée par les frères Schuiten. En particulier, parce qu’elle sert de socle à cet univers SF à l’ancienne, à une époque où l’on commençait à imaginer que la BD pouvait s’adresser à un public autre que les enfants. D’ailleurs, ce récit paru en feuilleton dans le magazine Métal Hurlant (1984), portait initialement le titre de La Terre creuse. C’est par la suite autour de lui que se greffèrent Carapaces et Nogegon, pour construire un univers cohérent reprenant le titre générique et offrant, de fait, un nouveau baptême au second volet. L’histoire en elle-même, proposée ici, n’est pas des plus captivantes. On aime surtout se promener dans cet univers hors norme bâti par des femmes, serti par des valeurs éloignés de nos propres références et emballé par une douceur exotico-onirique dépaysante à souhait. Pour le moins, le scénario reste cohérent, alimenté par un petit suspens introduit par un journal (de l’une des héroïnes) très intéressant et ponctué par un surprenant final (lire à ce sujet les notes en fin d’ouvrage). Au milieu, c’est un peu moins intéressant : les 25 ans nous séparant de la création se font un peu sentir, surtout lorsqu’entre temps on s’est gavé de scénarii plus virevoltants. Toujours impeccable, le dessin du cadet des deux frères, reste le meilleur guide pour une immersion appréciable pour tout amateur de « vraie » Science Fiction.
