L'histoire :
Sur une plage grecque, Sophie et Quentin savourent un moment de détente. Quentin profite de l’occasion pour appeler ses enfants en visio. Ils sont chez leurs grands-parents, il espère que tout se passe bien. Il propose à Sophie, qui sommeille, de leur parler, mais elle ne réagit pas. Après cet appel, il lui suggère d’aller déjeuner. Mais leur tranquillité est troublée par l’arrivée soudaine d’un bateau. Un homme à bord les interpelle avec enthousiasme. C’est Olivier Troimil, une vieille connaissance, ancien physio devenu publicitaire, qui se montre ravi de tomber sur eux. Il leur propose de se joindre à une soirée sur la côte sauvage de l’île, avec plein de monde et une belle ambiance. Sophie et Quentin hésitent. Ils se rappellent une fête passée sur une péniche à Paris où Olivier, complètement défoncé, avait marqué les esprits. Sophie, peu convaincue, ressasse leurs souvenirs communs, notamment sa rencontre avec Delphine en boîte de nuit. Pourtant, au fil de l’après-midi, elle change d’avis. Après tout, ils peuvent toujours partir si l’ambiance ne leur plaît pas. Quentin, lui, se laisse convaincre. Ils s’habillent pour l’occasion, sans trop savoir à quoi s’attendre. Le soir venu, un bateau accoste au port pour les emmener vers le yacht d’Olivier, immense et clinquant. L’aventure ne fait que commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Lune de Miel, Bastien Vivès opère un retour marquant à la bande dessinée de genre, après une période troublée par une polémique qui a bouleversé « le nouveau prince de la BD ». Délaissant pour une fois le roman graphique pour un format plus traditionnel, il livre un 46 pages cartonné-couleur à l'ancienne, renouant ainsi avec l’esprit des classiques franco-belges. L’influence d’Hermann (Bernard Prince) est palpable, notamment dans le choix audacieux de centrer l’histoire sur un couple, une dynamique peu exploitée en BD d’aventure. Ce récit unique, à la fois maîtrisé et haletant, explore un univers à double tranchant : un cadre idyllique – les îles grecques – qui sert de décor à une fête virant peu à peu au chaos. Le battement d'ailes du papillon ! Graphiquement, Vivès surprend par un dessin plus détaillé et travaillé que d'habitude, alors que dans ses précédents albums, il privilégiait parfois l’épure. Ici, il retrouve un trait nerveux, dynamique, avec une mise en scène efficace des scènes d’action. L’histoire, bien rythmée, alterne tensions, dialogues ciselés et rebondissements imprévisibles. On sent chez lui, une volonté de revenir à l’essentiel en explorant, de facto, une narration plus directe. Lune de Miel résonne ainsi comme une métamorphose (normal quand un papillon-sphynx se tient au cœur de l'intrigue !), un retour à la BD sous une forme plus accessible, avec une énergie retrouvée. Le second tome ne se fera pas attendre, il est prévu pour le joli mois de mai.