L'histoire :
17 février 1934, le Roi des Belges Albert 1er meurt, près de Marche-les-Dames, en dévissant lors de l’escalade d’une paroi, sous les yeux d’une mystérieuse inconnue. La veille, il venait de révéler à ses convives qu’il était le 1152e chevalier de la Toison d’or : hasard ou conséquence ? En septembre 1938, Jason Adam, un prêtre de la cité vaticane est exceptionnellement nommé prélat par son évêque, le temps de se rendre à Berlin. Il doit recueillir auprès d’un antiquaire juif des informations relatives à un codex rédigé en l’an 0 par Judas Iscariote, alors en fuite et faisant référence à la mythique Toison d’Or. Le moment est néanmoins mal choisi : le régime nazi met en place une persécution de plus en plus vive à l’encontre de la communauté juive. Aaron, l’antiquaire, en fait les frais et semble de plus en plus pris à la gorge par le chef de la gestapo, qui veut également des renseignements sur le fameux document. N’étant pas en mesure de répondre aux interrogations de Jason, il l’adresse à son frère, un éminent historien. Le soir même et avant que l’émissaire du Vatican n’ait eu le temps de le rencontrer, l’universitaire se voit confier par un client de son frère le parchemin rédigé par Judas : il y est révélée sa rencontre avec la légendaire Médée, une femme qui semble encore aujourd’hui avoir un rôle à jouer dans la destinée du monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A jouer sa partie sur un terrain hyper quadrillé par ses confrères auteurs depuis quelques années (succès oblige de quelques séries portées par Soleil ou Glénat), on ne peut se soustraire aux inévitables comparaisons. On s’expose alors à une dissection sous la loupe des critiques qui s’agacent facilement de ce manque d’originalité. Sans être particulièrement médiocre, la copie rendue par Renot et Ersel se heurte de plein fouet à cet examen pour un constat sans appel : on a vu porter mieux la bannière de l’historico-ésotérique ! Si l’idée de vouloir entremêler mythologie grecque, seconde guerre mondiale (et sa batterie de clichés), suspens et action, n’est pas à jeter au panier, on peut regretter que le développement proposé par Renot soit des plus confus : seuls les meilleurs sortirons indemne d’un découpage aux transitions brutales alternant les époques (de 0 à 1938), les personnages et les lieux. Et même si ce premier tome sert avant tout à mettre la série en place, il faut reconnaître qu’il est bien difficile d’en comprendre la trame : on assiste plutôt à un déballage allant de clichés en racolage et en exposés historiques studieux, sans comprendre vraiment le rôle de la Toison d’Or et de sa gardienne Médée (si ce n’est le besoin impérieux de se mettre à poil à tout va !). Le dessin réaliste d’Ersel, plutôt convaincant dans le détail des décors et des paysages, fige trop souvent les expressions des visages, augmentant le sentiment de suivre un récit fade, dénué de passion, à l’envoutement zéro : le contraire de ce qui était vraisemblablement voulu.
