L'histoire :
1778, Mozart a 22 ans. Il quitte Salzbourg avec sa mère et s’installe à Paris pour tenter de se faire connaître. Recommandé par son père auprès des puissants, tel Monsieur Grimm, influent mondain bavarois introduit à la cour, Wolfgang Amadeus Mozart ne parvient pourtant pas à faire reconnaître son talent. Ni sa rencontre avec Joseph Legros, directeur du Concert Spirituel, qui lui commande une symphonie concertante, ni les leçons de piano prodiguées auprès des notables parisiens ne lui permettent de vivre et de contenter son père qui ne cesse de le sermonner et de le mettre en garde dans ses lettres. Malgré les quelques 300 œuvres déjà composées, Mozart perd ses illusions. Car son travail, sa fougue et ses facéties auprès des mécènes parisiens ne mènent nulle part. Amoureux d’Aloysia Weber, cantatrice rencontrée à Mannheim, Mozart rêve de la retrouver et de composer des opéras. Sa mère tombe malade et meurt, Grimm le congédie et demande à son père de le rappeler à lui. Mozart quitte Paris à la fin de l’été pour retrouver Salzbourg où son père a convaincu le prince-archevêque de le reprendre. En s’arrêtant à Munich, il découvre qu’Aloysia est amoureuse d’un autre. Il rentre le cœur brisé à Salzbourg, où il devient organiste de la Cour durant une année, à la fin de laquelle le prince-archevêque le révoque. Wolfgang part alors à Vienne où il pourra s’épanouir loin de son père et épouser Constance Weber, la sœur d’Aloysia.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Franz Duchazeau opte pour un point de vue original sur la vie de Mozart : sa période parisienne, dont on a oublié (à moins qu’on ne l’ait jamais su) qu’elle eut lieu. Si l’on retient aujourd’hui le génie de son œuvre, il ne faut pas occulter le dénuement dans lequel il vécut en cette année 1778 et ses difficultés à faire reconnaître son talent à une époque où les puissants font et défont les carrières de leurs protégés. L’auteur rend compte ici de l’attachement de Mozart à ses parents, de sa sensibilité et du paradoxe qui veut que Mozart enfant portait une certaine gravité et que toute sa vie d’adulte fut marquée par une légèreté enfantine. Grâce à son trait vibrant et enlevé, Frantz Duchazeau rend très bien les tourments du jeune Amadeus, ses angoisses, ses espérances. Ainsi, les rêves et les travers de son subconscient apparaissent dans des cases qui se détachent du reste de la page, comme suspendues dans le temps par leur ambiance pop aux couleurs criardes, tranchant avec les ocres des autres cases. On entre facilement dans cette biographie partielle, même si l’on ne connaît pas l’œuvre. L’émotion qui transparaît du dessin lorsque les œuvres sont jouées redonnent inévitablement envie d’écouter la Symphonie n°31, dite Parisienne.