parution 03 mars 2021  éditeur Casterman  Public ado / adulte  Mots clés Esotérique / Guerre / Mondes décalés

No war T5

Tandis que la guerre civile fait rage au Vukland, Jo et Run usent de leurs nouveaux pouvoirs conférés par les pierres kafikadik pour désamorcer la situation. Conclusion légèrement hermétique d’un thriller géopolitique complexe.


 No war T5, bd chez Casterman de Pastor
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2021

L'histoire :

La guerre civile fait rage au Vukland, petit archipel (fictif) situé au sud du Groenland. Le peuple autochtone Kivik se rebelle contre le président Pürsson et ses projets industriels d’exploitation minière. Un peu partout, des combats font rage. Des groupes autonomes armés tirent sur tout ce qui représente l’autorité. Dans le chaos généralisé, Kas s’est enfuit à bord d’un camping-car, afin de mettre ses petites sœurs à l’abri ; tandis que sa mère, l’une des leaders de l’opposition, est sur le front. Au pénitencier où est enfermé Kurt, ancien skinhead et tireur d’élite, la porte de sa cellule s’entrouvre. Une tenue de gardien et un téléphone portable lui sont déposés pour faciliter son évasion. Une fausse panne de télésurveillance lui permet de se faufiler jusqu’à un trou du grillage sans être inquiété. Or après qu’il a traversé un bout de steppe qui entoure le pénitencier, le premier véhicule en stationnement que trouve Kurt est le camping-car de Kas. Pendant ce temps, Run et Jo, tous deux « contaminés » par une pierre kafikadik s’aperçoivent de leurs nouveaux et extraordinaires pouvoirs de télépathie. Ils leurs seront bien utiles pour traverser la baie infestée de policiers, en nageant en apnée entre deux eaux à zéro degré… Ils sont vraiment puissants, ces pouvoirs conférés par les kafikadiks !

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Contrairement à ce qu’indique le titre No war (« non à la guerre »), le conflit civil fait rage dans le petit archipel fictif scandinave, à l’entrée de ce… dernier opus. C’est d’ailleurs une curiosité que les tomes 5 et 6 paraissent conjointement en un unique recueil, au lieu des deux tomes successifs. Faut-il traduire de cette étonnante parution un bide (relatif) pour la série ? Fallait-il se dépêcher d’en finir avec ce qui se présentait pourtant comme un thriller géopolitique pointu ? Il faut dire que la construction chorale du scénario, avec ses multiples personnages, ses mouvances politiques antagonistes, ses familles disloquées et atomiques, mais aussi ses pierres fantastiques aux propriétés surnaturelles, sa « religion » propre qui confine à la préservation écologique, n’a jamais réussi à se rendre limpide. C’était un sacré challenge de la part d’Anthony Pastor que d’éviter les archétypes du genre et d’éradiquer dans l’œuf tout manichéisme. Les protagonistes ont des personnalités complexes, ils répondent chacun à leur manière à des enjeux tout aussi alambiqués et ardus à anticiper, face à un destin de civilisation immense, au sein d’un monde qui l’est tout autant. Sans doute aussi, le parti-pris graphique était-il le bon, au sein d’un contexte politique crépusculaire. Le dessin réaliste énergique et charbonneux s’harmonise au « no future » cher aux punks, qu’on aurait envie de placer en titre. Mais ce style parfois jeté et imbibé de gris s’inscrit dans un découpage narratif pas toujours explicite. Il arrive souvent que les cases s’enchainent sans qu’on saisisse précisément ce qui se passe. On referme la saga avec le sentiment de s’être immergé dans une dystopie rendue flippante par son atmosphère d’agressivité généralisée et par l’obscurité de ses latitudes septentrionales, mais de ne pas avoir tout compris.

voir la fiche officielle ISBN 9782203198234