L'histoire :
Un cow-boy approche de la fermette de Jody McKinley, isolée dans le Colorado. La veuve d’âge mûr demande à son fils Sean de vite lui apporter un fusil. Mais l’homme vient en paix : il l’informe juste qu’un homme a été arrêté par le Shérif Cassidy et qu’il va être jugé à Ouray pour enlèvement d’enfant. Or Abby, la fille de Mme McKinley a disparu 6 ans auparavant, juste après la mort de son mari George à la bataille de Wounded Knee. Jody McKinley est interpelée par cette nouvelle. Elle décide de se rendre à Ouray dès le lendemain, un révolver chargé en poche. Vu le chef d’accusation porté sur le suspect, son procès lui apprendra peut-être quelque chose concernant Abby… Elle et Sean font donc route en carriole et acceptent à leur arrivée un hébergement pas trop onéreux chez une vieille dame. La mère et le fils s’installent aussi rapidement dans la salle du procès qui a déjà commencé. L’adjoint du shérif identifie formellement Buck McFly comme le kidnappeur qu’il a arrêté en flagrant délit d’enlèvement. Cet homme aux cheveux long est plutôt beau gosse et il accepte son sort, résigné. Le soir, un autre adjoint du shérif vient trouver Jody et Sean au saloon. Le suspect demande à leur parler à travers les barreaux de sa prison, car il les a reconnus lors du procès et il a des choses à leur apprendre sur Abby…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les westerns en cinémascope avec des panoramas de folie se font rares au 7ème art, c’est sans doute parce que ça coûte une blinde. L’avantage du 9ème art, c’est que la déco et la reconstitution d’époque ne plombent jamais le budget, il faut juste un dessinateur génial pour que l’immersion prenne. Or ce qualificatif va à merveille à Christian de Metter, qui livre avec ce one-shot un bon vieux western classique et dense, ciselé dans les règles de l’art. Une disparition, un suspect, une évasion, une possible vengeance, une poursuite dans les Rocheuses enneigées du Colorado… Le suspens est savamment huilé et distillé, avec une psychologie de personnages aux petits oignons, un rythme impeccable, des dialogues efficaces, ce qu’il faut de tensions, de sales trognes, de révélations bouleversantes… De Metter met en scène cette cavale tragique dans une ambiance monochrome aux tonalités sanguine, qui tire parfois vers l’ocre, avec des pointes rouge vif lorsque ça saigne. Son dessin est un modèle du genre : crayonné sombre, à la fois spontané et réaliste, il se rehausse par endroits de trames de points pour accentuer les masses sombres. Bref, dans Rouge comme la neige, tout est bon ! Si vous êtes fans de westerns, ne vous privez pas.