L'histoire :
Mia Velickovic, chahutée par sa hiérarchie lors d’une pénible affaire, a préféré quitter son uniforme de lieutenant de police pour intégrer une agence privée qui travaille pour l’état, la SECPRO. Elle pense, certainement à tort, pouvoir, ainsi, exercer le même type de boulot tout en subissant moins de contraintes et peut être s’offrir un peu plus de bon temps. Pour sa première mission, elle doit se faire passer pour une mère indigne, prête à vendre sa petite fille à un réseau. C’est Simon, ex-flic lui aussi, qui est depuis plusieurs mois sur le coup : il a réussi à infiltrer le réseau pédophile au point d’avoir un rendez-vous avec le chef, un certain Rudy. La rencontre est une réussite : Mia et Simon parviennent à ferrer le gros poisson qui promet de les contacter avant Noël pour prendre livraison de l’enfant. Il n’y a plus qu’à attendre et se préparer à mettre ce gros porc sous les verrous… En attendant cette heureuse issue, les deux enquêteurs ont cependant bien du mal à faire le vide. En effet, de son côté, Simon a fort à faire pour retrouver sa petite Manon : Léa, son ex femme, s’est fait la belle avec la petite et file vraisemblablement à toute allure vers l’étranger. Mia, c’est Lucy, sa jolie maîtresse, qui lui cause du tourment : pourtant décidée à avorter, elle vient subitement de changer d’avis… en rencontrant Léa…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ayant balisé le terrain de main de maître avec les deux opus précédents, Régis Penet réenclenche avec bonheur sa machine à frisson en livrant dans Les Chrysalides un thriller rondement mené… On retrouve ici Mia, ce petit bout de femme au caractère bien trempé, immergée dans l’univers glauquissime de la pédophilie : désormais employée par une agence privée elle a pour mission, en compagnie de son nouveau coéquipier, de faire tomber la tête de pont d’un réseau pédophile en servant d’appât. Cependant, si ce pitch sert de solide fondation, il n’est que la partie visible de l’iceberg, constitué des histoires parallèles liées aux vies personnelles des deux enquêteurs. Ainsi, Régis Penet noue habilement les fils de l’intrigue, livre patiemment les indices pour nous accompagner vers une triste vérité. Une révélation assénée avec habilité, sans brutalité (on s’y attend sans jamais y croire), mais construite de manière à faire monter la tension en suscitant le malaise… Au final, ce sujet difficile est très habillement traité en un simple et bel hymne à l’enfance. Le travail graphique sert ces multiples intentions, grâce aux changements adaptés de colorisation, aux cadrages ou à l’évolution des visages de certains protagonistes au cours du récit. Ce 3e chapitre (il s’agit d’ailleurs d’un one-shot qui, s’il reprend moult éléments des deux précédents, peut se lire indépendamment) installe définitivement – et pour longtemps, espérons-le – Les nuits écorchées parmi les meilleures séries policières, avec ce petit coté atypique qui fait incontestablement son sel…
