L'histoire :
L’année 1958 s’ouvre à Bruxelles avec un projet de taille : l’exposition universelle. Désigné pour assumer la direction du pavillon britannique, le professeur Philip Mortimer s’adjoint les compétences d’une équipe indienne pour mettre en place une prouesse technologique : la liaison radio entre la capitale belge et la base scientifique de Halley en Antarctique. Mais au lendemain de la colonisation, les velléités restent fortes entre les indépendantistes indiens et le gouvernement anglais. Dirigée par un mystérieux empereur masqué nommé Açoka, une organisation terroriste tente de discréditer les anglais à l’aide d’une arme d’un type nouveau...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aujourd’hui, quand un nouveau Blake et Mortimer est publié, il est difficile de faire la part des choses tant le battage médiatique brouille les pistes. Tandis que les fans débordent d’éloges dithyrambiques, les puristes ne voient dans l’utilisation de ces personnages mythiques du 9e art qu’une récupération commerciale, 15 ans après la mort de leur auteur. N’en déplaise à ces derniers, ce premier tome des Sarcophages du 6e continent (l’aventure couvrira au final 2 tomes) représente pour nous autres bédiens, un excellent cru. Certes, le procédé terroriste utilisé par les indiens est un peu tiré par les cheveux. Mais après tout, E.P. Jacob lui-même ne rechignait pas à échafauder des théories scientifiquement fantaisiste (relisez L’énigme de l’Atlantique). En ce sens, la totalité des codes qui font l’esprit de la série, qu’ils soient visuels ou narratifs, sont respectéss. Cette sacralisation a même tendance à tourner à l’exercice de style. Au scénario, Yves Sente, également directeur éditoriale des éditions du Lombard, a du se torturer pour « triompher du paradoxe Blake et Mortimer ». Comment respecter 100% des codes de la série, tout en utilisant la palette des personnages clés (Olrik est bien évidemment de la partie !), le tout dans une aventure plausible à une époque à la fois révolue et suffisamment récente pour qu’on en ignore certains détails. Digne représentant de l’école belge, André Juillard témoigne d’une maîtrise graphique désormais totale, réussissant au passage un flash-back délicat : faire vivre les héros avec 20 ans de moins sur une moitié d’album. Tandis qu’on nous annonce la relâche de l’autre duo (Jean Van Hamme & Ted benoît), la qualité de ce 16e Blake et Mortimer a de quoi nous rassurer sur l’avenir de la série.