L'histoire :
Boule montre à un copain le caméscope sur son père lui a prêté. Il évoque alors avec lui une sacrément bonne idée : tourner une parodie d’Indiana Jones. Pour cela, rien de tel que l’aire de jeu pour servir de décor : il faut grimper au filet pour échapper au indiens Jivaros ! Seul impératif : ne pas faire tomber son sandwiche, sous peine d’être réellement attaqué par un cocker affamé…
Les parents de Boule sont paisiblement en train de lire leurs magazines respectifs dans le salon, lorsque soudain déboule Caroline la tortue, qui fait un dérapage contrôlé et repart frénétiquement dans l’autre sens ! Ils se rendent aussitôt dans la cuisine pour comprendre l’origine de cette excitation : à la demande du charmant batracien, qui refuse de louper une fois de plus les fêtes de fin d’année en raison de son hibernation naturelle, Boule et Bill lui ont fait boire une pleine carafe de café…
A l’issue de sa prestation lyrique, une diva s’apprête à recevoir un énorme bouquet de fleurs. Soudain, un célèbre cocker bondit, arrache le bouquet et se sauve à travers la ville ! Il passe en trombe devant la maison familiale, au grand dam de la maman de Boule qui a cru un instant que le bouquet lui était adressé. Finalement, il l’offre à son boucher enfin sorti de l’hôpital…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Evidemment, on ne fait pas ce qu’on veut avec une institution telle que Boule et Bill. Le rouquin et le cocker, duo complice au sein d’un pavillon de banlieue insouciante, sont depuis longtemps classés au rang des séries culte du 9e art. Et pour cause : ils nous accompagnent depuis 1959, soit l’aube de « l’âge d’or » de la BD (voilà un cinquantenaire drôlement silencieux ?). Et la mort de Roba en juin 2006 ne les a pas (trop) atteints. En effet, sous les crayons de Laurent Verron, ils ont juste bénéficié d’un léger relookage (Boule a troqué ses Kickers® orthopédiques contre des converses). Le character-design et le décorum ont toutefois été scrupuleusement respectés. Pour cela, chapeau et merci ! De même, les gags concoctés cette fois à moite-moite par Pierre Veys et Cric respectent à 200% l’esprit bon enfant initié par Roba, quand bien même chacun des francs-tireurs joue sur des ressorts comiques différents. Si les deux scénaristes affleurent par moment la poésie qui se dégageait jadis des historiettes de Roba, ils ne l’embrassent néanmoins jamais tout à fait. Il suffit, pour s’en convaincre, de feuilleter l’épais recueil qui sort en parallèle pour les fêtes de fin d’année 2009, et qui est consacré à cet auteur du 9e art et à sa série emblématique, pour constater qu’il n’y a vraiment pas rivalité. Ces 46 nouvelles planches contenteront néanmoins pleinement les amateurs d’humour premier degré et les lecteurs qui se satisfont de bonheurs simples.