L'histoire :
Cette intégrale reprend les 5 premiers albums de la série Jonhathan Cartland :
1. Jonathan Cartland : Paisible trappeur, Jonathan voit sa vie basculer lorsque sa femme, Petite Neige, est assassinée peu après la naissance de leur fils. Dévasté, il s’engage comme éclaireur pour l’armée américaine, entamant une série d’aventures à travers l’Ouest sauvage.
2. Dernier convoi pour l’Oregon : Cartland est engagé pour guider un convoi de colons vers l’Oregon. Face aux dangers inhérents, il doit sortir les guns pour mener le groupe sain et sauf à destination.
3. Le Fantôme de Wah-Kee : À bord d’un bateau à vapeur sur le Missouri, Jonathan est confronté à une série d’événements mystérieux liés à l’esprit d’un indien nommé Wah-Kee. Entre superstitions et réalités, il cherche à comprendre ces phénomènes particulièrement troublants.
4. Le Trésor de la Femme-Araignée : En 1860, Cartland est recruté par Lester Bolton pour une expédition archéologique en Arizona, visant à découvrir une sépulture indienne légendaire. L’expédition est marquée par des tensions, notamment avec Cynthia-Ann, la fille de l’archéologue Raleigh, et la menace de Wolcott, un ancien assistant en quête de vengeance.
5. La Rivière du Vent : Au printemps 1861, Jonathan sert de guide au comte Wilhelm Von Kirchenheim et à sa compagne Cécilia lors d’une chasse. Ils sont attaqués par des Indiens Cheyennes, et Cartland est capturé. Il découvre les tensions croissantes entre les colons et les tribus locales, exacerbées par les projets du comte de construire un château et un barrage sur la rivière sacrée des Cheyennes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Née en 1975, la série Jonathan Cartland débute dans les pages du mensuel Lucky Luke, lancé par Dargaud. Claude Moliterni, qui dirigeait alors ce nouveau magazine, voulait une série de western. Il se tourne alors vers un jeune auteur prometteur, Michel Blanc-Dumont, qui accepte le défi. Mais c’est une rencontre qui va tout changer : son frère travaille dans une boutique spécialisée en vêtements western, tenue par Nicolas Harlé et sa femme Laurence. Cette dernière est passionnée par la culture amérindienne et l’écriture, mais sans réel attrait pour la bande dessinée. Pourtant, Blanc-Dumont lui propose de coécrire le scénario. Ce qui devait être un simple essai devient une collaboration fructueuse : dix albums et plusieurs histoires courtes verront le jour. Dès le départ, Laurence Harlé et Michel Blanc-Dumont veulent s’éloigner des clichés du western classique. Fini le « méchant Indien » et le « gentil blanc » venu conquérir l’Ouest. Leur approche se veut plus nuancée, plus documentée, avec un profond respect pour les peuples autochtones. Il y a une influence marquée de films comme Little Big Man ou Jeremiah Johnson, notamment dans la construction du personnage de Cartland. Comme Jeremiah Johnson, Cartland voit sa femme indienne assassinée sauvagement, mais au lieu de se transformer en machine à vengeance, il reste un personnage plus humain, marqué par la douleur et la perte. Au fil des tomes, l’évolution est saisissante. Le scénario gagne en profondeur, en richesse, en lyrisme. Michel Blanc-Dumont, lui, affine son dessin. Son trait, d’abord plus flottant dans le premier album, devient de plus en plus précis, détaillé et immersif. Chaque case restitue la rudesse et la poésie du Grand Ouest. Cette montée en puissance culmine dans des albums comme Le Fantôme de Wah-Kee, où le fantastique s'invite à la table. Michel Blanc-Dumont deviendra plus tard un grand nom du dessin réaliste, travaillant notamment sur La Jeunesse de Blueberry. Mais Jonathan Cartland reste une œuvre essentielle, une référence du western en BD. À juste titre.