L'histoire :
Durango, surnommé « Le Pacificateur », est un tueur à gages redouté et redoutable. Il appuie sur sa gâchette plus vite que son ombre. Il est habitué à opérer seul sans complices, ni assistant. Un jour, il reçoit une lettre de son frère Harry. Il ne s'y attendait pas. Il se rend à White Valley, là où ils ont grandi. Désormais, la ville est sous le joug d’un sénateur corrompu, Howlett, et de son homme de main, Jefe. Ce dernier, un éleveur sans scrupules, use de terreur pour accaparer les terres et les troupeaux des petits fermiers. Les habitants n'ont pas d'autres choix que de fuir ou de se soumettre, sinon, c'est l'intimidation, voire la pendaison arbitraire ! Malgré ses différends avec Harry, Durango arrive dans une région à feu et à sang, où ses talents de tireur vont rapidement être mis à l’épreuve. Face à des hommes prêts à tout pour asseoir leur domination, Durango devient la dernière lueur d’espoir de la ville. Mais la route de Durango vers la justice est semée de violences et de drames...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les chiens ne font pas des chats. Les Chiens meurent en hiver, également. C'est avec ce titre que la saga Durango fait son entrée dans le monde du 9e art en 1981. Un western qui ne cache pas ses inspirations : Clint Eastwood a fait son trou sous la houlette de Sergio Leone avec l’iconique Trilogie du Dollar. Yves Swolfs met en scène un héros taciturne, une sorte d'homme à l'harmonica, aussi magnétique qu’impitoyable. Durango, avec son Mauser atypique et ses mitaines usées, incarne à lui seul toute la poésie du western spaghetti. Swolfs ne se contente pas d’imiter l'original : il crée l'ambiance ! Les dialogues claquent comme des coups de feu, portés par une tension palpable. Chaque duel, chaque face-à-face semble tiré d’un opéra de poussière et de sang. La mise en scène, nerveuse et élégante, offre des plans quasi cinématographiques : gros plans sur des regards, silences lourds avant l’explosion de violence, paysages arides où le temps semble suspendu. Graphiquement, Swolfs maîtrise l’équilibre entre l’ombre et la lumière. Si les visages manquent parfois de nuances, l’atmosphère est sublime. Elle est magistrale : villes en ruines, terres désolées, crépuscules flamboyants. Les scènes d’action, où le Mauser de Durango chante la mort, sont d’une efficacité redoutable, renforçant la stature iconique du personnage. Ce premier tome ne fait pas que poser les bases d’une saga : il développe en BD le western crépusculaire où les héros meurtris se battent pour ce qu’il leur reste d’humanité. Désormais, Jeremiah d'Hermann n'est plus seul.