L'histoire :
Alors que les vacances commencent, le jeune Max, qui rêve de devenir auteur de bande dessinée, profite d'une balade en forêt pour chercher l'inspiration. C'est alors qu'il fait la rencontre d'un vieil homme, dessinateur de bande dessinée et récemment installé dans une vieille maison. Le lendemain, alors qu'il aide son père sur un chantier, il trouve des caractères d'imprimerie servant à reproduire des personnages. C'est l'inspiration dont il avait besoin pour commencer son histoire.
Au moyen-âge, Raoul, moine copiste, qui s'échappe du quotidien en dessinant et en imaginant le futur lointain, rencontre un homme qui distribue des feuilles volantes et qui possède une machine permettant de reproduire plusieurs fois le même dessin à l'identique. C'est la technologie dont Raoul avait besoin pour donner vie à son imagination.
Dans le futur, Suzie, dessinatrice de bande dessinée, ne prend plus de plaisir à réaliser son travail. Depuis des années, elle poursuit la série qui avait fait le succès de son père, Max. C'est suite à une conversation avec celui-ci, qu'elle va entamer un nouveau projet. Elle va raconter l'histoire d'un jeune garçon à la fin du siècle dernier qui va se découvrir une passion pour la bande dessinée et qui sera aidé par un mentor mystérieux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De manière originale, cette BD raconte l'histoire de trois personnages qui s'imaginent les uns les autres. Il s'agit d'une boucle fermée dont personne n'est réellement l'instigateur. En y réfléchissant trop fort, on pourrait se perdre dans ce schéma compliqué. Mais l'auteur a attribué une couleur à chacun des protagonistes. Le bleu pour Max, le rose pour Raoul et le jaune pour Suzie. Une couleur qui domine dans les décors de l'époque du personnage en question et qui est également rappelée au début de chaque chapitre. De ce fait, la narration est très soignée, même quand l'histoire se transforme en arborescence (ou en chemin parallèle) et que l'on suit les trois époques en même temps. Il y a également des mises en abîme dans le travail de l'auteur. On sent d'ailleurs que celui-ci utilise son expérience personnelle pour narrer l'histoire et qu'il y insuffle beaucoup de sa personne. Pour ce qui est des dessins, on reconnaît tout de suite le trait caractéristique d'Alexandre Clérisse, bien que cette fois la technique employée semble quelque peu différente. Un choix récompensé, car les planches et l'architecture des bâtiments, avec des vues en coupes, sont du plus bel effet. Une expérience de lecture graphique et narrative des plus agréables !