L'histoire :
Sur Terra II, planète lointaine colonisée par les humains, un putsch militaire vient d’avoir lieu. La jeune princesse héritière Balti est en fuite, accompagnée d’un singe transgénique, Bakou-Nine qui s’avère être à la fois une arme de guerre (sa rage le rend redoutable) et une source de science ultime : son cerveau contient les connaissances exhaustives de l’humanité. Durant sa fuite, Balti se retrouve accompagnée de Tiph (la fille de son cuistot) et de Pablo (réparateur d’éoliennes), tous deux de son âge. Mais l’étau de la traque se resserre : alors qu’ils pensaient pouvoir acheter du pain incognito dans un village, Pablo et Tiph tombent nez à nez avec un autre personnage simiesque doté de parole : Bakou-Eight. Celui-ci est un haut-gradé au sein de la force militaire qui les traque et il en a tout particulièrement après Bakou-Nine : il est le prototype précédent et jalouse son savoir encyclopédique. Les deux ados s’enfuient et manquent de peu d’être interceptés. Tiph blesse alors gravement un soldat au crâne et culpabilise de l’avoir tué. Ils parviennent néanmoins à retrouver Balti et Bakou dans la forêt. Ensembles, ils se restaurent en mangeant avec leur pain des lépidoptères (gros vers blancs). L’occasion de déceler un bug embarrassant chez Bakou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’énorme force de cette série tout public, c’est que dès la première case, on est immédiatement happé par la puissance épique de l’aventure. Sa grande faiblesse, c’est qu’elle se lit en 10 minutes grand maxi… Ces deux paramètres antinomiques et néanmoins complémentaires font de Fugitifs sur terra II une série à part, dans son concept. Laurent Verron (au dessin) et Cric (au scénar) donnent en effet rendez-vous en moyenne deux fois par an aux aficionados, pour des cycles de 2 tomes. Une solution à mi-chemin entre les BD traditionnelles d’« auteurs » qui prennent en moyenne une année à être réalisées, et les studios collectifs qui permettent certes de raccourcir les délais, mais peinent franchement à accorder une âme aux histoires (de type Jotim). L’aventure galactique ici proposée ravira surtout le jeune public (le fameux de 7 à 77 ans), qui sera véritablement entraîné à la suite de 3 ados de conditions différentes, acculés par des militaires putschistes, et accompagnés par un orang-outan transgénique plein de ressources… Bon enfant mais pas trop, vitaminé mais sans s’éparpiller, la juste potion a été concoctée. Ne reste plus qu’à dérouler… Ça tombe bien, à l’issu de cette mise en bouche servant essentiellement à faire le tour du contexte, le prochain diptyque devrait prendre pour cadre une base minière, à l’instar d’Orbital, l’autre grande saga de SF du moment…
