L'histoire :
Dans le monde de demain, les individus les plus performants sont côtés en bourse. Félix Fox, simple vendeur de voitures très doué, tente l’aventure de la cotation. Son cours explose au HSE, Human Stock Exchange. Tout marche pour lui, jusqu’au jour où son conseil d’administration lui ordonne de faire avorter sa compagne. Félix parvient à temporiser. Mais quand Rachel apprend le tour de passe-passe de Félix, celle-ci le quitte. Félix tombe dans la dépression. Simon, son chaperon-évaluateur au HSE, vient lui rendre visite. L’action de Félix a baissé de 5,5% depuis l’ouverture du marché. Simon lui propose un deal, il vient avec lui et il fera en sorte que Rachel et l’enfant soient relogés en zone 3. Simon n’obtempère pas et les forces d’intervention de la HSE le capturent. À son réveil, Félix se retrouve dans une salle de tests bio-physiologiques. Comme sa côte est retombée, ses actionnaires veulent un dividende exceptionnel : soit on lui prend un rein, soit on élimine Rachel et son enfant. La deuxième option est choisie mais par chance, quand leur équipe passe, Rachel n’est plus là. Félix s'aperçoit aussi que cet acharnement sur sa personne cache un autre plan diabolique de la HSE...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le monde de la finance est capable de tout et surtout du pire. C’est en partant de ce postulat que Xavier Dorison a construit une histoire qui fait froid dans le dos. Et si les êtres humains étaient côtés en Bourse comme de simples entreprises ? Quand on regarde comment les choses évoluent dans les domaines économiques, on peut penser que Xavier Dorison n’est peut-être pas très loin de la vérité à venir… Après deux longues années de patience, cet ultime épisode clôt la trilogie. Dans ce mythe faustien, Félix essaie tant bien que mal d’exister. Il est pris dans l’engrenage, il perd sa femme et son futur enfant. Comme il ne peut pas faire machine-arrière, il n’y a pas 36 000 solutions : soit il accepte, soit il se rebelle. Même si la narration est classique, le thème vaut le détour à lui seul. Pour ce qui est du dessin, Allart a vraiment pris son envol avec ce dernier opus. Au début de cette aventure financière, son trait était un peu figé ; il s’est assoupli au fur et à mesure, pour être plus consistant et plus dynamique. Maintenant que HSE est terminé, on sait ce qu’il nous reste chacun à faire pour ne pas tomber dedans… si jamais une telle opportunité se présente à nous.