L'histoire :
Depuis sa sortie de prison, Ange est poursuivi par le nouveau patron de la mafia locale, qui veut remettre la main sur un magot de 2 millions de dollars planqué 20 ans plus tôt. Un duo improbable de flics est également sur ses traces, pour d'obscures motivations qui semblent aussi éloignées du respect de la loi que celles de Pablo Juàrez. Depuis qu'il a réussi à sortir sa fille Melissa du bouge où elle travaillait au service du mafieux, l'ex-taulard a trouvé un sens à son existence. Alors qu'il vient de la libérer d'un groupe de bandits qui la retenait prisonnière en pleine jungle sud américaine, il parvient à la sauver de l'attaque d'un guépard, au prix d'une blessure sévère. La progression vers le lieu où son butin est caché doit alors s'interrompre, au moment où un groupe d'indiens les recueille et entreprend de les soigner. Le séjour dans leur village fait office de véritable pause de sérénité, qui offre au père et à la fille l'occasion de revenir sur ce qui compte à leur yeux. Mais très vite, leur quiétude va être interrompue par l'arrivée de leurs poursuivants, qui vont les obliger, fusil pointé dans le dos, à les mener au trésor caché...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette agréable série en trois tomes se conclut sur un ensemble de révélations tout à fait cohérentes avec le développement des deux tomes précédents. Le principe bien connu, qui consiste à révéler le passé du héros par des flashbacks précis et appropriés, fonctionne à plein. Il donne de plus en plus d'humanité à Ange, tout en apportant une certaine densité aux événements dramatiques qu'il vit. Le ton de la série reste celui d'une super série B aux dialogues crus et amusants, Joël Callède et Philippe Charlot ont sur ce plan fait un bon boulot. Ce triptyque possède un ton à lui, nerveux et sans contours, qui équilibre une intrigue très noire par une forme de légèreté de surface. Le dessin de Frédéric Campoy et les couleurs de Véronique Sutter contribuent largement à une très efficace mise en scène, alternant avec brio les noirs et gris des séquences du passé du héros, et les verts éclatants de la jungle. Même si certains développements de cette aventure semblent, avec le recul, éloignés de l'intrigue initiale (la séquence des orpailleur du tome précédent), l'ensemble des trois tomes donne à cette histoire la dimension d'un film de cinéma qui vous happe avec habileté. Une réussite graphique évidente, et un bon travail de réunion de styles entre deux scénaristes aux profils différents, qui ont fait leurs preuves par ailleurs.