L'histoire :
Mars 2010. Le journaliste Denis Robert réserve une surprise à sa petite fille Woody, qui revient de l'école maternelle : ils vont faire un feu dans le jardin. Denis prend le temps de se préparer, de faire un beau tas avec une multitude de documents. Au moment d'y mettre le feu, Denis ne peut évidemment pas s'empêcher de repenser aux faits engrangés dans cette paperasse et aux récents jugements sur cette affaire qui lui a bouffé une partie de sa vie, avant d’être enfin mis hors de cause. Le soulagement ne semble pourtant pas être le qualificatif qui vient à l'état d'esprit de Denis lors de cette tentative d'exorcisme... Car c'est bien le mal qui, une fois de plus, a intrigué. Alors que Denis dénonçait les malversations que permettaient les services offerts par la tristement célèbre banque de compensation Clearstream, il semblerait que certains avaient beaucoup d'idées pour tirer quelques bénéfices de ce scandale international. Tout avait commencé en février 2003 à Metz. Denis rencontrait alors un certain Imad Lahoud que lui avait envoyé en toute confiance un ancien collègue de Libération. Cet ancien trader, tout juste sorti de prison, souhaitait l'aider dans ses investigations en lui faisant profiter de ses connaissances du milieu et de l'informatique financière…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la suite attendue des « aventures » du désormais célèbre Denis Robert. Dans un premier temps, il avait dénoncé les activités de blanchiment d'argent sale de la multinationale luxembourgeoise Clearstream, qui offrait les moyens à la criminalité organisée (qu'elle soit du ressort de l'évasion fiscale, de la vente d'armes, de commissions occultes, du financement d'organisations terroristes…) de faire transiter de l'argent ni vu ni connu aux yeux des organismes de contrôle. L'auteur s'attaque cette fois à cette affaire dans l’affaire, celle qui touche au sommet de l'état, et qui concerne une manipulation des faits et des preuves de l’affaire Clearstream de base, pour servir des intérêts personnels. Tout comme lors des 2 premiers tomes, Denis Robert raconte sa vision des faits au travers d'une sorte d'autobiographie chronologique, aux facettes éducatives. L'aguerri Laurent Astier donne vie à cet imbroglio politique de bidouilles obscures grâce à des planches très vivantes en noir et blanc. Retraçant ainsi sa vie professionnelle et familiale, Robert parvient non seulement à faire comprendre les arcanes de cette histoire, mais il parvient aussi à faire comprendre que derrière toutes ces magouilles politico-financières, ce sont des hommes et des femmes innocents qui souffrent. Habilement, l'auteur ne s'en tient à expliquer que les faits qu'il connait. Ici, pas de théorie conspiratrice fantasmagorique. Les faits relatés sont en soi déjà suffisamment effrayants… C'est aussi l'occasion pour ce pur journaliste des temps modernes de remettre les pendules à l'heure en éditant les extraits des jugements qui mettent en avant l'intérêt général de son travail d'enquête et qui déboutent définitivement toutes les plaintes en diffamations que l'auteur a subi ces dernières années. Ainsi, il disait donc la vérité…