L'histoire :
20 mars 2006, Tribunal de Grande Instance de Paris. Denis Robert est entendu par 2 juges. Par coïncidence, l'un d'eux est Henri, avec qui Denis a couru le marathon de New York douze ans plus tôt. Visiblement, Henri ne partage le même enthousiasme que Denis pour cette retrouvaille fortuite. Dès lors, le ton devient très procédurier et Denis est interrogé à propos d'une lettre, celle-là même qu'il avait envoyé à Imad Lahoud 2 mois plus tôt pour accompagner son dernier roman, et qui se termine par « Je t'vais dit que si tu persistes dans ton attitude de déni et de fuite, tu vas rencontrer un mur. Voilà, le mur c'est moi et mon bouquin ». Les juges annoncent que Lahoud s'estime menacé et a indiqué que Denis aurait pu avoir joué un rôle dans la manipulation du fameux listing de l'affaire Clearstream. Denis est bien obligé d'admettre qu'il a bien remis un listing à Lahoud et qu'il connait Renaud Van Ruymbeke. L'audition se termine bien entendu par un refus de Denis pour dévoiler ses sources concernant le listing. Ce dernier n'est pas dupe et ne peut s'empêcher de penser que Lahoud l'a joué fine en transmettant cette lettre aux juges, puisqu'elle permet de braquer subtilement le projecteur sur un autre que lui, un certain gradé des services secrets, le général Rondot...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 4ème et dernier tome de L'affaire des affaires permet enfin de conclure ce roman graphique et autobiographique du célèbre Denis Robert. En effet, durant 13 ans de sa vie, le journaliste s’est intéressé à la société Clearstream et l’a menée à cet ébranlement judiciaire improbable. Ce dernier tome revient sur le procès qui a tenté d'établir la vérité sur la manipulation du listing des comptes de la banque Clearstream. Cette magouille mettait en cause de nombreuses personnalités et avait malheureusement complètement occulté la vraie affaire Clearstream, celle de la chambre de compensation. Indéniablement, relater les faits de ce volet de l'histoire en un seul tome permet de mieux en comprendre les rouages. Cependant, malgré une trame raisonnablement linéaire, on reste un peu perdu par les allers-retours subits tout au long de la série, qui embrouillent le tout. On regrettera aussi un peu un Robert à bout de souffle, qui use et abuse des mêmes ficelles narratives que sur les albums précédents. Peu importe. Scotché du début à la fin, le lecteur intéressé par le sujet dévorera cet album unique qui, loin de la fiction, transcrit le point de vue vécu de l’intérieur d'un des principaux protagonistes de l’affaire, via le dessin sobre mais expressif de Laurent Astier.
