parution 31 août 2012  éditeur Dargaud  Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action

La Vénus du Dahomey T2

Le dernier combat

Dépendante à l’héroïne, condamnée à jouer « la sauvage », l’amazone Diamanka se retrouve responsable d’un drame et pâtit de ses conséquences. Suite et fin d’une tragique déchéance. Un regard noir sur le colonialisme, sans manichéisme.


La Vénus du Dahomey T2 : Le dernier combat (0), bd chez Dargaud de Galandon, Casini, Bouchard
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Dargaud édition 2012

L'histoire :

Jadis, la gracieuse et athlétique Diamanka était une amazone, une garde du corps du roi du Dahomey. Aujourd’hui, à la fin du XIXème siècle, elle a été « achetée » (libérée de prison contre rançon) puis expatriée en France, où elle doit se donner en spectacle au jardin d’acclimatation. Toutefois, en raison de son état de santé défaillant – bronchite aigue ou pneumonie ? – le docteur Fernand de la Filière, un grand bourgeois, l’accueille quelques temps à son domicile. Il n’a que faire de la réprobation de son épouse, des sarcasmes de son fils Eugène – un artiste peintre raté – et des cancans populaires Au-delà de l’intérêt métabolique ou médical, il est attiré, voire charnellement excité, par ce corps noir et musclé. Pour la soigner, tout autant que pour prolongé sa présence chez lui, de la Filière lui injecte une substance nouvelle inventée par les allemands, l’« heroisch ». Diamanka devient vulnérable et dépendante… mais encore suffisamment forte pour repousser les timides approches du médecin. Celui-ci tente de la transformer en gouvernante, mais c’est une catastrophe. Puis un jour, en transe suite à une injection, Diamanka libère le python royal de son vivarium. Madame de la Filière prend peur, tombe du balcon et se tue. Eugène devient ivre de colère et fomente sa vengeance…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Dans sa thématique, cette histoire en diptyque se rapproche beaucoup du destin poignant de la « vénus hottentote » (Saartjie Baartman), dont Abdellatif Kechiche a récemment tiré un film (La vénus noire). Laurent Galandon s’est en effet inspirée du sort infamant fait aux « nègres » expatriés d’Afrique à la fin du XIXème siècle, déracinés pour jouer aux « sauvages » dans les grandes villes occidentales, comme des animaux de zoo. Le scénariste poursuit et conclut ici son histoire, évidemment tragique, en prenant soin d’éviter les sentiers battus et le manichéisme. Il y a bien quelques purs enfoirés – sur lesquels notre civilisation cosmopolite actuelle porte un jugement sans concession – mais les personnages principaux, le médecin Fernand de la Filière en tête, demeurent ambigus. Sans la partager, on comprend aussi la haine du fils Eugène, vengeur et aigri, qui endosse donc le rôle du salopard. En raison de sa dépendance à l’héroïne, Diamanka y perd aussi un poil de charisme. Soumise et prisonnière de son état, elle traverse ce second volet quasiment sans rien dire, mais conserve une puissance et un idéal de liberté dans certains regards. Galandon laisse beaucoup de place à la narration graphique de Stefano Casini, un des grands noms du 9ème art transalpin. Dans son style semi-réaliste, celui-ci livre une partition graphique parfaite en tous points. C’est-à-dire adaptée à l’époque dans les décors, à la trame dramatique dans son découpage, et cernant avec justesse les sentiments des protagonistes à travers les expressions faciales (sans oublier les belles couleurs de Christophe Bouchard). Un nouveau regard sur les affres du colonialisme…

voir la fiche officielle ISBN 9782505013938