L'histoire :
La dernière soirée réunissant Leïla, Hélène et Violette (et leurs mecs respectifs Vincent et Amiel) est un peu partie à vau-l’eau. Violette n’a pas apprécié l’attitude et les mots de Leïla et d’Hélène. Le lendemain matin, les retrouvailles dans la cuisine lors du petit dej’ sont quelque peu glaciales. Plutôt que de se prendre la tête, chacune des colocataires fuit le conflit. Violette part chez ses parents avec Amiel, qui a passé la nuit avec elle. Amiel fait la connaissance du père de Violette, content de voir que sa fille est avec quelqu’un qui a la tête sur les épaules. Toutefois, il ne manque pas de reprocher à sa fille qu’elle passe plus de temps à penser voyages qu’aux examens. Hélène se remet sur sa thèse pour rattraper son retard. Elle retrouve le professeur Catala dans les couloirs de l’université. Elle est heureuse de pouvoir lui annoncer qu’elle a enfin la structure de thèse. Le professeur Catala lui apprend qu’elle passera sa thèse plutôt que prévu, à la rentrée. Elle doute de pouvoir être prête à ce moment-là. Après avoir glandé devant une émission de téléshopping, Leïla retrouve ses parents. Son père la sermonne. Face à ce florilège de reproches, Leïla prend ses clics et ses clacs, et claque la porte.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Bel âge, c’est une parenthèse enchantée (ou désenchantée) où l’on se cherche. C’est un période charnière où le champ des possibles est ouvert. C’est l’heure des choix qui détermineront l’avenir. Dans cet ultime album du triptyque baptisé Départs, Hélène, Leïla et Violette en font l’expérience. Ainsi va la vie. Leïla en est le plus parfait exemple. Dans le tome 1, elle pique le mec de sa coloc’. Dans le tome 2, elle se fâche avec ses parents. Dans le tome 3, elle rencontre (entre autre) Alexandre, mais le jette quelques instants plus tard, estimant être un oiseau de mauvais augure qui propage le mal autour d’elle. Au final, elle trouve un chemin assez inattendu… Merwan signe là un triptyque de très haute volée. Ce qui frappe encore une fois, ce sont les dialogues d’une extrême sensibilité, incisifs et qui sonnent justes. L’auteur de L’or et le sang développe les relations humaines toujours très complexes avec une délicieuse simplicité. Graphiquement, Merwan rend une copie parfaite. Son trait enlevé et encré par grosses touches de palette graphique est dans la lignée d’un Bastien Vives... à moins que ça ne soit l’inverse. Son coup de crayon tout en délicatesse retranscrit précisément les émotions des personnages, qui passent du rire aux larmes. Ses cadrages résolument modernes donnent du rythme à cette histoire qui parle à tout le monde. Déjà parmi les indispensables de l’année ?