L'histoire :
Noémie est désormais grand-mère, pour la deuxième fois avec son fils. Sa fille préfère les femmes et ne semble pas disposée à avoir d’enfant. A la maternité, Noémie est repartie pour un tour de gâtisme. Les parents sont hyper-attentifs à leur progéniture et comptent bien appliquer à la lettre les nouvelles recommandations des médecins : le poser sur un oreiller ergonomique pour que le bébé n’ait pas la nuque toute plate, ne pas le faire coucher sur le ventre pour éviter les morts inattendues du nourrisson, etc. Cette génération s’équipe désormais d’un tas de matos : 2 couffins, un pour la maison, l’autre pour la poussette et la voiture, une table à langer avec tout son équipement, le porte bébé devant, celui derrière, l’écharpe de portage, la baignoire pliable avec son thermomètre (avant il suffisait de mettre le doigt dans l’eau), plusieurs kilos de vêtements, un coussin d’allaitement, un sac à langer, un tire-lait, cocon, nid, couches, tapis d’éveil, mobile, petite veilleuse, doudou, l’indémodable Sophie la girafe, la tétine lumineuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
11 ans après Le démon du soir ou la ménopause héroïque, Noémie est de retour, mais elle a pris un petit coup de vieux (aucune allusion sexuelle dans cette expression). Elle est désormais mamie et ses enfants lui font comprendre qu’aujourd’hui, les techniques pour élever un bébé ont évolué, même si, au final, les trucs de grand-mère demeurent les plus efficaces. Malgré certains reproches, les parents sont bien contents de faire appel à mamie pour s’occuper de leurs mioches. En plus de devoir s’occuper des petits-enfants, cette génération doit également aider leurs propres parents qui, pour le coup, ne vieillissent pas toujours bien et perdent parfois la boule. En avançant dans l’âge, Noémie comme ses copines se retrouvent confrontées aux affres du temps et commencent à souffrir de bobologie de tamalou. Pour les loisirs, quand on devient vieux, ce n’est pas toujours l’éclate. On se voit proposer des activités pas des plus funs. Côtés rencontres et sexe ce n’est pas la panacée non plus… Florence Cestac fait une nouvelle fois une BD humoristique criante de vérité qui dépeint de manière truculente le quotidien d’une femme d’âge mûre : ça sent presque le vécu ! On se délecte notamment des portraits des hommes en mal d’amour ou de leur virilité en débandade. Florence Cestac porte un regard à la fois satirique et très touchant sur la vieillesse ainsi que la fin de vie. Cette chronique de la sénescence alterne entre constats tristes tournés en dérision et notes plus optimistes. Le trait caractéristique de Florence Cestac, avec ses personnages gros-nez est immuable et sert parfaitement la tonalité du récit.
