L'histoire :
En 563 avant J.C., en Basse-Egypte, à Saïs, la belle Neith est fille de l’une des concubines de Pharaon. Elle a le grand honneur de danser pour le départ d’un rituel sacré. Mais lorsque son père la choisit pour la danse de la purification, l’une de ses sœurs attire son attention : son père la regarde avec concupiscence, sous les conseils de sa propre mère qui assure sa pérennité. Le Pharaon veut en faire sa femme. Elle n’a d’autre choix que de mal danser, mais elle n’y arrive pas. Le soir, alors que le Palais fait la fête, son demi-frère Sennedjem vient lui annoncer que son avenir étant bouché, il va s’enfuir. Neith décide de s’enfuir avec lui pour éviter de se retrouver violée par son père. La cavale des deux jeunes gens fait long feu. Ils sont enlevés par des marchands qui les vendent à Bab-Ilim, l’un des ennemis les plus puissants de l’Egypte. Le roi de Babylone, Nabù-Kudurri-Usur, apprend de son grand prêtre que l’alignement des astres est mauvais pour lui. Il décide de mettre un « roi de paille » sur le trône pour tromper les dieux. Il ne s’attend pas encore à avoir un magnifique coup de pouce du destin : un fils de son pire ennemi à faire mourir à sa place…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce Roi de Paille, Isabelle Dethan livre une nouvelle série sur l’Egypte ancienne… la septième ! (Sur les Terres d’Horus, Le tombeau d’Alexandre…). Après un passage en 2017 par la littérature jeunesse (Gaspard et la malédiction du Prince-Fantôme… en lien avec l’Egypte ancienne encore une fois), c’est un diptyque qui renoue avec l’aventure pour adultes ou adolescents passionnés. Ce sont deux outsiders que met en scène Isabelle Dethan. Un fils éloigné de pharaon, le dixième dans la hiérarchie, fils de concubine, et une fille de concubine pressentie pour en devenir une à son tour. Les deux jeunes gens prennent leurs destins en main, mais ils ne sont pas prêts à vivre leur vie dans un monde trop dur pour eux. Leur fuite tourne court, mais Neith surtout montre une abnégation et une sérénité dans l’adversité admirables. Les personnages sont intéressants, et les personnages secondaires aussi, comme Min, le chef des esclaves égyptiens du palais babylonien. Le dessin manque un peu de mouvement, mais Isabelle Dethan livre un certain nombre de planches magnifiques, fines et mises en couleurs de manière douce et efficace. Les personnages sont à peine moins intéressants graphiquement, mais les décors sont clairement magiques. Isabelle Dethan livre une nouvelle belle œuvre, en mettant en lien ses deux passions, la BD et l’égyptologie.
