L'histoire :
An 9 apr. JC. L’armée romaine poursuit son extension hégémonique sur les terres germaniques, emmenée par le bedonnant et cruel général Varus. En son sein, se trouve Arminius, un officier d’origine germanique qui a néanmoins passé son adolescence et son éducation militaire au sein de la famille romaine de Marcus Falco, un homme de son âge avec lequel il a jadis fait « frère de sang ». Officiellement, Arminius a la confiance de Varus, mais en réalité, il est un traître : il a été choisi par plusieurs tribus chérusques pour être le stratège d’un complot visant à faire échouer Rome. Caché derrière un rocher en hauteur, Marcus a assisté à la « promotion » d’Arminius au sein des chérusques. Il a souhaité prévenir ses supérieurs romains du piège dans lequel ils allaient tomber… Mais Varus est obtus et confiant en Arminius. Emprisonné, Marcus tente alors de prévenir Lepidus, son pire ennemi, car il est le mari de Priscilla, celle qu’il aime. Lepidus considère tellement Marcus comme un rival qu’il lui oppose une fin de non-recevoir… Mais ce faisant, il apprend que Titus n’est pas son fils, mais celui de Marcus. Cette nouvelle renforce plus encore sa hargne. Et la longue cohorte romaine s’enfonce donc tête baissée dans le guet-apens tendu par les chérusques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce tome 5 des Aigles de Rome, Enrico Marini poursuit en tant qu’auteur complet l’une des fresques guerrières et civilisationnelle les plus abouties sur les conquêtes romaines aux premiers temps de l’Histoire. Cette saga en BD est à comparer à la série TV Rome, pour l’immersion palpitante au sein d’une civilisation âpre et documentée. La rivalité entre les deux héros, jadis frères de sang, suit son cours logique et atteint ici un nouveau paroxysme : Arminius et Marcus ont beau avoir tous deux du sang germain, le premier est indéfectiblement attaché à ses origines chérusques, tandis que l’autre est profondément formaté à la romaine. Leurs aspirations politiques opposées se concrétisent un peu plus ici, notamment lors de l’affrontement très attendu entre les deux armées, qui occupe une majeure partie de la narration. Evidemment, cela se fait par le truchement d’un dessin réaliste splendide, épique, transperçant, irréprochable (liste non exhaustive…). Les nombreux combats et reconstitutions martiales à couper le souffle feront pâlir de jalousie les financiers d’Hollywood. La vue panoramique de la double planche 46-47 est anthologique ! La férocité des assauts accorde son lot d’hémoglobine et de barbaries, à réserver à un public plutôt adulte (dès 16 ans, disons). Au terme du volet le plus violent de la saga, nous laissons une armée et un héros en bien fâcheuses postures… ainsi qu’un lecteur une nouvelle fois pleinement convaincu par cette série de grande qualité. Vivement la suite !
