L'histoire :
Arminius est désormais préfet en Germanie. En tant que futur roi des Chérusques, Rome compte sur lui pour pacifier cette contrée tant redoutée. Or, si le jeune germain est devenu le bras droit de Varus, chef des légions romaines de Germania, ce n’est que pour mieux le trahir. Toutefois, avant de repousser les cohortes romaines, il lui faut d’abord unir les différentes tribus qui ne cessent de s’entredéchirer depuis des siècles. Poussé par son ambition et son goût pour la guerre, Arminius rallie progressivement à sa cause Sicambres, Chérusques, Chattes… et il constitue une armée prête à frapper. Mais Rome n’est pas aveugle et a vent d’une possible rébellion. Après avoir prouvé sur de nombreux champs de bataille son dévouement à l’empire romain, Marcus est dépêché sur place – par le princeps Augustus lui-même – afin de surveiller Arminius. Si la trahison était avérée, il devra mettre fin à ses agissements. L’amitié qui unissait les deux adolescents saura-t-elle résister aux motivations si différentes des deux guerriers et empêcher un bain de sang ? Dans ce pays hostile, la tache s’annonce rude pour Marcus, qui trouvera cependant matière à se réconforter dans les bras de la belle Priscilla !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enrico Marini est un dessinateur de talent et Les Aigles de Rome constitue certainement sa série la plus aboutie. Car au delà de l’indéniable qualité graphique de son dessin, l’approche des personnages est totalement différente de celle qu’on peut trouver sur Le Scorpion. Amitié, sexe, passion et trahison prennent ici une toute autre dimension et s’inscrivent non seulement dans une trame historique (plus) forte et moins esthétisée, mais également dans un graphisme plus réaliste. Gageons que le fait de passer de 3 albums à 5 (voire 6) permettra à Enrico Marini de complexifier encore ses personnages et de densifier son scénario, afin d’aller au-delà des stéréotypes. Rome est donc décidément à la mode. Avec Murena, nous avons actuellement deux séries de choix qui prennent pour décor la même période historique. Mais si duo Delaby/Dufaux restent dans une Rome intra muros très historique, Marini n’hésite pas à aller aux frontières de l’Empire, là où la civilisation romaine avait le plus de mal à s’exprimer. A l’évidence, Marini s’appuie sur de sévères références bibliographiques, mais son album n’en est pas pour autant historique. Là réside toute sa différence et son intérêt ! Ce troisième opus des Aigles de Rome est un vrai plaisir pour les amateurs de scénarii qui se tiennent. Ajoutons à cela une approche graphique qui évite les pudibonderies inutiles et sait mettre en exergue les subtilités des guerres de conquête, et vous obtenez un bon album, dense et solide.