L'histoire :
Août 1914, au puits d’Inchar, en plein Sahara, les hommes du légendaire capitaine Barentin ont dressé un campement. Au sein de ce régiment, le sous-lieutenant Dupuy, jeune saint-cyrien passionné par le désert, découvre la dure réalité des méharistes. Les nuits froides du désert sont propices aux confidences : le capitaine Barentin explique au jeune officier les raisons qui l’ont amené à quitter définitivement la France. La caravane des tirailleurs chaambas repart sur la piste des maures Reguibats. Ce rezzou (groupe nomade pillard) d’une centaine d’hommes qui vient du sud marocain a attaqué un convoi, a tué les hommes et leur a volé plus de 300 chameaux. Après plusieurs jours et nuits dans cet environnement difficile à la poursuite des pillards, l’effet de surprise est total, l’assaut est sanglant. Le jeune officier s’est montré particulièrement valeureux et a su convaincre les guerriers du désert qu’il pouvait faire partie des leurs. Malheureusement, la guerre qui vient d’éclater en France va le rappeler sur le vieux continent, dans les tranchées boueuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’aura fallu attendre que 4 mois pour découvrir le second volume de ce diptyque qui nous transporte en plein Sahara au milieu des caravanes des soldats méharistes. Après un baptême du feu dans les dunes du désert, où il s’est vaillamment illustré, le sous-lieutenant Dupuy est affecté dans les tranchées d’Artois avec des bataillons d’engagés nord-africains. Ces courageux soldats n’hésitent pas à livrer combat pour une guerre qui n’est pas la leur. C’est donc un changement radical de décors et d’univers qu’opère cette fois Hugues Labiano. Mais en réalité, le contexte historique n’est pas le principal propos de cette BD. Au-delà de la fascination que peut exercer le désert sur les héros, c’est davantage une leçon d’humanisme, d’honneur, d’amitié qui unit des hommes au sein de l’environnement difficile qu’est un champ de bataille (aussi bien dans le désert qu’en Europe). Au milieu des nomades, ces frères d’armes tissent des relations humaines d’une rare intensité. La construction intimiste de ce récit est faite avec beaucoup de subtilité et d’intelligence. Graphiquement Labiano est aussi à l’aise avec les somptueux espaces du désert que pour dessiner les champs de batailles de la grande guerre : les scènes de combat sont dynamiques, réalistes, quasiment cinématographiques. La mise en couleur de Jêrome Maffre vient rehausser ce magnifique travail. Une aventure humaine fascinante, dépaysante, violente et pleine de psychologie.