L'histoire :
Horodamus le gaulois et Berkan le numide observent une route d'accès à Carthage, tapis derrière un rocher en surplomb. Ce sont des brigands et ils guettent une opportunité de dépouiller un convoi de voyageurs. Une caravane d'Utique se présente, mais un autre groupe de mercenaires numides lance l'attaque depuis un autre flan de la colline, avant qu'ils aient eu le temps de dégainer leur épée. Ils en profitent tout de même pour faire discrètement prisonnière une jolie vestale qui fuit. Une fois le terrain dégagé, ils pensent tout d'abord à la violer un peu, mais celle-ci trouve les mots pour réfréner leurs ardeurs. Elle dit s'appeler Tara et avoir un plan pour s'emparer du plus fabuleux trésor de l'Histoire. Car elle est attendue au temple de Tanit-face-de-Baal, qu'elle doit intégrer en tant que vestale. Or seule les vestales ont accès à la salle du trésor, où se trouve un soupirail. C'est par se soupirail qu'elle propose de faire transiter les joyaux, à ses deux nouveaux complices, qui seront quant à eux passés par les égouts. Puis il suffira d'attendre la débâcle de la ville, dont le pillage par les romains qui l'assiègent n'est plus qu'une question de jours, pour sortir leur butin de la ville en profitant du chaos. Au début dubitatifs, Horodamus et Berkan se laissent appâter par ce plan audacieux et mettent le cap sur Carthage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Appollo sait y faire pour absorber ses lecteurs au coeur d'une intrigue palpitante, sans perdre de temps en présentations ou en mise en place. Avec cette nouvelle série, Les voleurs de Carthage, le scénariste nous associe d'emblée à deux voleurs de grands chemins, un peu couillons et donc immédiatement attachants. Nous sommes sous l'antiquité, précisément aux abords de Carthage assiégée par les romains, soit à l'époque de la troisième guerre punique. En un kidnapping rondement mené, nos voleurs écopent d'un enjeu de taille : organiser « le plus grand cambriolage de l'histoire du monde ». Leur association avec la jolie vestale Tara pue l'arnaque, mais l'appât du gain est plus fort que tout. Se met alors en place un casse, option péplum, rondement mené. La narration s'appuie sur une science du dialogue contemporain drolatique, des personnages folklos au possible et des rebondissements imprévus. L'alchimie séquentielle doit aussi beaucoup au dessin d'Hervé Tanquerelle, qui allie modernité et précision. Teintées de couleurs chaudes et d'ombres crayonnées qui confèrent beaucoup de relief, les pérégrinations de ces personnages truculents se mettent en place au sein de décors étonnamment crédibles. Une excellente mise en place pour une série qu'on se plaira à suivre...
