L'histoire :
Après avoir dégusté une conserve de haricots devant son feu de camp, Lucky Luke se roule sous sa couverture pour passer la nuit. Deux malfrats le braquent alors, car ils le confondent avec un autre… mais Luke les avait entendu venir et tendu un piège. Il les mets donc facilement en fuite. Cela dit, ils avaient forcément un projet pas net en tête. Alors Luke les piste. Il les retrouve en train de braquer la bonne victime, cette fois, un entrepreneur venu de New York. Il intervient et met de nouveau les bandits en déroute... avant de finir sa nuit. Au réveil le lendemain, il fait plus ample connaissance avec Albert Overman. Ce dernier entretient un certain mystère sur la caisse qu’il veut convoyer jusque San Francisco. Luke lui propose de l’accompagner un bout de chemin. Il fait bien, car dans le patelin suivant, il aperçoit l’un des deux braqueurs qui monte dans le même train qu’Overman. Luke propose donc à l’entrepreneur de continuer à veiller un peu sur lui – c’est en quelque sorte une seconde nature, chez lui… Mais il impose une condition : que l’homme avoue ce qu’il transporte. Overman explique alors à Luke qu’il a inventé un bicycle moderne, susceptible de révolutionner les déplacements ! Il se rend à San Francisco pour participer à une course cycliste et convaincre le public des avantages de son modèle, par rapport à celui de son principal concurrent, A.A.Pope. Evidemment, ce dernier ne compte pas le laisser faire et il a donc engagé deux gangsters pour faire capoter son projet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique le titre et la couverture, l’allemand Mawill propose ici une surprenante aventure autonome de Lucky Luke, dans laquelle le célèbre cowboy de Morris chevauche non pas son fidèle Jolly Jumper, mais… un vélo ! Certains s’indignent et crient déjà à l’anachronisme. Hé ! Pas tant que ça. Le type de bicyclette qu’enfourche l’homme qui pédale plus vite que son ombre, avec deux roues de diamètres identiques, pédalier et chaine, date authentiquement de 1893. Soit grosso-modo l’époque tardive des aventures de Lucky Luke. Certes, la rustine qu’il remplace dans cet album ne sera inventée quant à elle que 30 ans plus tard… En attendant, vous vous en doutez, Jolly Jumper prend ombrage de cette infidélité. L’intrigue est globalement plus rocambolesque qu’une aventure classique. Après avoir rencontré l’inventeur du vélo moderne, l’authentique Overman, Luke se retrouve en effet par hasard à devoir convoyer l’invention jusque San Francisco, à travers les USA, afin d’y participer à une course-démonstration qui en fera le succès. Sur le parcours – c’est un classique – un entrepreneur concurrent tente de saboter le bike-road-trip de Luke pour nuire à la promotion de ce vélo moderne… Le dessin est plus stylisé et caricatural que celui de Morris, Achdé ou Mathieu Bonhomme (pour ne citer que les principaux artistes qui en ont eu la charge), mais la construction / réalisation de certaines cases risque tout de même d’agréablement vous surprendre. En tout cas, la narration est parfaitement rythmée, fun et colorée, elle réjouira nombre cyclistes de 7 à 77 ans.
