L'histoire :
Après avoir effectué des missions en tant que médecin militaire pour l’opération Barkhane en Afrique de l’Ouest, Virginie N’Guyen repart sur le terrain, cette fois dans l’archipel vietnamien de Co To. Elle est affectée à bord d’une frégate multi-mission, la Lorraine, où elle peut être amenée à soigne les petits bobos du quotidien comme les blessures de guerre. Or, lors du passage d’un typhon, un jet français s’écrase sur une île de Co To. A son bord, se trouvaient huit personnes dont le secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et Pierre Margel, numéro 2 du groupe Sarfaut. La présence de ces « huiles », sans doute en voyage d’affaire pour signer des gros contrats d’armement, vont exciter les pirates guérilleros qui infestent la région. La Lorraine est aussitôt mobilisée pour accueillir les éventuels blessés. Au même moment, un gros porteur décolle de France et sera ravitaillé en vol, pour larguer sur site une petite dizaine d’hommes du commando Hubert, parmi lequel se trouve Paco, une vieille connaissance de Virginie. Rapidement, les commandos trouvent l’épave de l’avion, éventré au milieu de la jungle. Deux morts et un blessé grave se trouvent à l’intérieur. Une femme avec une grosse plaie ouverte à la cuisse a réussi à ramper sur quelques dizaines de mètres, inconsciente. Mais nul trace du Ministre et de l’homme d’affaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un nouveau cycle débute sur le front asiatique pour Médecins de guerre, une série qu’on pourrait croire co-produite par le Ministère des armées, à l’instar des publications des éditions Zéphyr. Le scénario de Patrice Buendia propose en effet une immersion réaliste, quasi documentaire, aux côtés d’une équipe de commandos de l’Armée Française, lors d’une mission de sauvetage et d’exfiltration fictive au Vietnam, comme au temps de Rambo 2, mais de nos jours ! La manière dont les hommes se déploient en opération, tout comme les protocoles médicaux précis et les actes pratiqués avec leur jargon technique, forment la grande plus-value de cette série… au détriment de l’attachement qu’on peut porter aux personnages. Malgré les flashbacks destinés à donner un cadre psychologique et de l’épaisseur aux héros Virginie et Paco, ces derniers restent d’une sagesse froide dans leurs rapports à autrui. Impersonnels dans leurs traits encrés de dessin, avec un chant réduit d’expressions faciales figées et sérieuses, quasi photo-réalistes, les personnages échangent des dialogues essentiellement informatifs. De leur côté, les bâtiments marins, avions, hélicoptères, zodiacs, tenues et armements sont en revanche très pointus. En bref, c’est très technique, sans doute proche de la réalité du terrain, mais ça manque malgré tout de sentiments, d’humanité. Les scènes d’action caricaturales (ça dégomme du viet’ sans scrupule, comme dans les années 70 !) obéissent également à ce prisme essentiellement centré sur le professionnalisme de la médecine de guerre et de l’Armée Française.