L'histoire :
Comme chaque matin, la pétillante Mia, élève en classe de 4ème, passe prendre son pote Gauthier chez lui pour aller au collège. Comme chaque matin, Gauthier est à la bourre. Ils marchent ensemble de bonne humeur, se racontant ce qu’ils ont regardé la veille à la téloche. Arrivés dans la cours de récré, ils retrouvent deux autres potes, Zouzou et Louka. Ils causent de leur porte-monnaie commun destiné à acheter des nouveaux jeux de baston pour la console vidéo qu’ils partagent chez un 5ème pote, Wilfried. Ou plutôt chez le grand-père de ce dernier, où Wilfrid habite, et où ils se donnent rendez-vous quasiment tous les jours en fin de journée. Ce quartier général accueille aussi deux étudiants un peu bizarres mais très sympas : un grand gars qui ne prononce pas un mot et qu’ils surnomment « le viking » ; un autre plus petit appelé Taz, qui a un grave défaut d’élocution. Mia partage même ses vacances avec ce groupe d’amis hyper soudés. Les potes, les jeux vidéo et le groupe de rock Pink Curtles sont les centres d’intérêt de Mia, bien plus que les notes à l’école. Cette époque bénie et insouciante ne peut-elle durer toute la vie ? Des premiers félures apparaissent lorsque Gauthier s’intéresse à une autre fille prénommée Lulla…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les potes, les jeux vidéo, les premières amours… et les cours en classe de 4ème en fond d’écran, comme un décor derrière, très loin des vraies préoccupations de la vie : voilà le portrait – assez réaliste – que fait Vanyda de sa nouvelle héroïne Mia. Celle-ci emprunte presque les pas de Valentine dans le précédent Celle que… Mia est certes moins fleur bleue, moins introvertie, plus prompte à se bastonner (sur écran) ou à négocier corsé avec ses parents pour décrocher l’autorisation d’aller à un concert rock. Sans doute plus proche des adolescents punchy de la génération Y, pour lesquels le smartphone est une extension cérébrale et tous les écrans un centre d’attraction plus fort que tout le reste. Mais l’ultra-connectivité n’est ici qu’un paramètre, qui joue peu sur le ton. Car s’il ne se passe certes pas grand-chose d’extraordinaire de le quotidien lambda de ces jeunes – la grande limite de ce premier tome – la force de cette nouvelle série vient de son goût exquis de madeleine de Proust (pour les parents) et de sa prégnance dans les vraies sujets des ados (…pour les ados). Le temps de l’insouciance est formidablement rendu, cette époque où aucune rivalité, stress ou tension ne s’instaure entre cinq copains aussi soudés qu’une famille idyllique. L’attachement qu’on porte aux personnages est d’autant plus fort que le dessin manga-formé de Nicolas de Hitori porte une grande attention aux postures et au look des personnages : yeux écartés, savantes mèches de cheveux dans tous les sens, faciès minimalistes lorsque les besoins caricaturaux se font sentir… et tout cela sans se départir d’une grande finesse de traits, d’un style graphique maîtrisé très dynamique. Parfaitement concluant !