L'histoire :
En raison de ses mauvais résultats scolaires, les parents de Mia l’ont changée de collège et l’ont inscrite dans le privé. C’est une tragédie pour Mia, qui ne peut donc plus côtoyer au quotidien sa bande de copains. Dans cette « prison », elle ne se lie d’aucune amitié, reste le plus souvent seule dans son coin, et attend la fin de journée pour rejoindre ses potes dans le local où ils jouent ensemble à la console vidéo. Cette année, un nouveau colocataire a rejoint les autres pensionnaires dans la maison du grand-père de Wilfried. Il est un peu geek et discute avec Mia et ses copains par l’intermédiaire d’un gant de four dont il se sert comme d’une marionnette dans l’entrebâillement de la porte. Mais la nouvelle marotte de la bande, c’est de se faire peur en visitant une grande maison abandonnée, de nuit, qui a des allures de manoir hanté. Avec son smartphone, Mia y filme Gauthier en train de jouer à l’explorateur, dans l’objectif d’en faire un montage vidéo. Evidemment, étant donné la thématique de l’épouvante, Zouzou le trouillard n’y va pas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En mettant en scène une bande de jeunes dans leurs préoccupations quotidiennes et urbaines, Mia and co fait office de manga à la française (« manfra », comme on dit). Comme pour ses précédents scénarios, Vanyda ne cherche pas à faire vivre à ses personnages des aventures extraordinaires : le moment épique de ce second volet est l’exploration nocturne d’une maison abandonnée. La scénariste tente au contraire de mettre en scène des comportements normaux typiques des adolescents de notre époque, dans un exercice à mi-chemin entre la sociologie et l’entomologie. La vie secrète des jeunes s’avèrera pédagogique pour les parents qui ne comprennent plus leur ado (moments de glande, jeux vidéo, envie de frousse, compétition d’e-sport…). De par les thématiques ado-centrées, le propos parlera aussi en premier lieu au cœur de cible des 12-16 ans. On peut reprocher des longueurs (plus de 120 pages !), ou un dessin stylisé à l’extrême, toujours réalisé par Nicolas de Hitori, qui n’opte pas toujours pour une lisibilité maximale (on confond les persos, certains macro-plans sont chelous…), mais l’œuvre séquentielle se démarque clairement du tout-venant par l’originalité de son propos et de ses formes.