L'histoire :
A peine sorti de son égout puant, le bedonnant Coco l'embrouille chipe un régime de bananes à un petit épicier parisien et s'enfuit en courant. Voilà un job pour Paulette Comète ! La super-justicière à mi-temps surgit et course le voleur jusqu'au ministère des finances de Bercy. Mais au moment où elle va le rattraper, au terme d'une séance de haute-voltige sur la façade du bâtiment, un autre super héros en costard trois pièces, qui dit s'appeler Monsieur d'Italie, s'apprête à châtier Coco, depuis le toit du ministère. Il fait un peu de gringue à Paulette et balance Coco dans la Seine. Surgit alors un second larron masqué, Daumesnil. Tous deux disent appartenir à la « ligue des gentilshommes invisibles », au service des mairies de la capitales. Ils n'ont pas le temps de développer, que Paulette s'est déjà évaporée. Elle rapatrie Coco dans son repaire des égoûts et s'en retourne à ses études de Droit. Ce jour-là, à la fac, elle fait connaissance d'un séduisant nouveau prof, Bruno Savoy. Sous le charme, celui-ci lui offre directement un job au sein de son grand cabinet d'avocats. Toute émue par cette nouvelle, paulette se fait renverser en vélib. Elle reprend ses esprits dans le luxueux appartement privé de Maria, au sein du Louvres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La rencontre de Mathieu Sapin et de Christian Rossi autour de Paulette Comète tient du mariage de la carpe et du lapin. Sans doute Rossi, dessinateur réaliste parmi les plus brillants de sa génération, avait-il besoin d'une récréation, après quelques tomes de WEST psychologiquement lourds ? En tous cas, il prend visiblement grand plaisir à dessiner ces aventures contemporaines loufoques, légères et rocambolesques d'une super-héroïne ingénue et sexy, plus proche des héros burlesques typés Leslie Nielsen que d'une Wonder Woman épique. Le dynamisme de son trait n'y perd rien à tendre vers un style graphique plus caricatural, plus enlevé ou spontané, moins fouillé. Côté récit, Sapin reste sur les mêmes bases que pour le premier tome. Bien qu'il introduise ce second volet d'un « Librement inspiré de la Princesse de Clèves » (si si, en cherchant bien, il y a vaguement quelques métaphores...), l'auteur scénarise de nouveau son aventure à la vas-y comme j'te pousse. Il est question de triangle amoureux (enfin, triangle façon Escher...), de conspirations foutraques, de super-héros de pacotilles, le tout dans un microcosme parigot-parisien... et on ne retient pas grand-chose sur le fond des intrigues. Mais ça n'était pas non plus l'intention : Paulette Comète est juste divertissant, léger et un poil glamour, sans prétentions... à lire pour se détendre.
