L'histoire :
Le premier jour dans sa nouvelle école aux confins des Cinq Royaumes, l’élève modèle Greta Larouge, vêtue de son petit capuchon, est bien entendu parfaitement ponctuelle. Tandis qu’elle traverse l’épaisse et obscure forêt, elle est observée par un petit garçon mutique habillé avec des peaux de loups, qui sera bientôt un de ses camarades de classe. Cette petite école située en pleine forêt regroupe au sein d’une classe unique des élèves de la grande section jusqu’au CM2. Sur les bancs, se trouve aussi un certain Tartarin, dont le nez s’allonge lorsqu’il dit des mensonges (et il a une sévère tendance mytho !). Mais aussi Narcolette, une blondinette qui s’endort tout le temps, n’importe où. Voire encore une petite fille qui joue tout le temps avec des allumettes – avec de redoutables pulsions pyromanes ! – et qui s’appelle Flammèche. Les deux grands de la classe mangent tout le temps. Et les trois plus petits, avec leurs masques de cochons, Kipu, Kibav et Kipet, ont une hygiène déplorable (il y en a toujours un dont la morve coule sur la table...). Tout ce petit monde fait la connaissance de leur gentil instituteur, Monsieur Perrault, animé par une véritable vocation. Mais avec une classe aussi éclectique, il a du pain sur la planche pour faire respecter un minimum d’ordre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers cette nouvelle série jeunesse annoncée en 4 tomes – autant que de saisons – le scénariste Olivier Pog et l’illustratrice Stéphanie Léon prennent beaucoup de libertés avec lesdits contes de Perrault dont ils s’inspirent. Le M’sieu Perrault du titre est ici un brave instituteur, au look archétypé du savant de campagne. Et il œuvre au sein d’une petite école comportant une classe unique et improbable d’une douzaine d’élèves très dissipés, dont les familles sont issues du monde féerique des contes de Perrault. Pinocchio et son long nez qui trahit sa mythomanie est rebaptisé Tartarin ; le petit chaperon rouge est plutôt copine avec le loup (et surtout une insupportable bêcheuse en classe !) ; les trois petits cochons manquent plus sûrement d’hygiène qu’ils ne construisent des maisons ; et Peau d’âne remixée avec Barbe Bleue s’enferme dans sa chambre parce qu’elle veut « se protéger » de son papa le roi… Hum ! Il y a même une petite fille aux allumettes, mue par une pyromanie inquiétante, qui a plus sûrement été imaginée par Andersen que par Perrault. Bref, c’est un peu le gros boxon dans les contes de fées. Tout ce petit monde est sensé apprendre à cohabiter, en plus des classiques leçons de classe de primaire. Le ton bon-enfant est évidemment de mise et le dessin de Stéphanie Léon joue sur une griffe poétique et malicieuse, avec une colorisation délavée et douce, pleine de lumière.
