L'histoire :
1. Le lieutenant Vicky Lenore et Spiaggi sont sur une nouvelle affaire. Louis L'amour a en effet été retrouvé mort chez lui, vidé de son sang. Sur le mur, est inscrit en lettres de sang : « votre règne s'achève ». En prime, une aiguille fine est plantée sur le derrière de l'oreille, à l'endroit où se trouve un kist. Ce meurtre est exactement identique à celui de deux autres affaires. Toutes les victimes avaient un kist à l'oreille droite. La police cherche donc un serial killer dangereux et méthodique. Sans se douter que c'est l'œuvre de deux personnes...
2. Le grand conseil a besoin d'un homme fort pour lutter contre les forces obscures. Il faut qu'ils trouvent celui qui a gardé la puissance du passé : Aznar Akeba. Aznar est un jeune adulte qui travaille à l'université. Il est comme tous les jeunes, mais lui seul sait qu'il n'éprouve rien pour personne. Pendant ce temps, Lenore et Spiaggi ne se cachent plus et décident de frapper fort. Ils se rendent au Lost Dogs pour y retrouver l'agent double Barnes.
3. Les rapaces sont pourchassés par la police. Un groupe d'intervention se prépare pour piéger les deux meurtriers. Les forces de l'ordre entrent violemment dans la maison abandonnée et y trouvent Camilla. Un téléphone sonne et tous les policiers la mettent en joue. La tueuse baisse ses armes et leur indique qu'ils doivent répondre au téléphone. C'est Drago qui est au bout du téléphone. Il annonce qu'il garde le sénateur en otage. S'ils tirent sur sa sœur, il tuera le sénateur. Le chef de la section n'hésite pas longtemps : il a ordre de tuer les rapaces coûte que coûte…
4. Des rabatteurs humains tentent de gagner de l'argent en piégeant des familles et en les livrant à des vampires assoiffés de sang. Malgré l'ordre du grand conseil, certains jeunes vampires n'en font qu'à leur tête. Ainsi, deux vampires s'apprêtent à manger de la chair humaine dans la cuisine de l'enfer, un endroit abandonné. Au moment où ils se ruent sur leur victime, un homme les massacre tous avec une grande épée. Il s'agit d'Aznar Akeba...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la seconde fois, Dargaud sort une intégrale de Rapaces. Publiée au départ en 1998, cette série de quatre tomes mêle histoire policière, mystique et vampirique dans un joyeux mélange. Le scénariste Jean Dufaux, rompu au registre du fantastique, excelle à distiller les informations au compte-goutte (de sang). Et malgré le thème vu et revu des vampires, l’histoire réserve une bonne dose de surprises. En effet, les premiers tomes jouent sur l’étrange et l’obscur, en refusant de dévoiler les forces en présence. On n’apprend que petit à petit l’identité de ces fameux « Rapaces », leur mission et leurs ennemis. Se dévoile alors tout un monde parallèle qui fait froid dans le dos. L’imaginaire de Dufaux est d’autant plus puissant que l’intrigue se passe dans un New York actuel, avec ses buildings et autres grosses motos. Qui sont ces personnages aux costumes improbables qui font régner la terreur dans la ville ? La vérité se fait jour petit à petit, dans une atmosphère sinistre et lugubre. Les albums s’enchaînent à un rythme effréné et l’on dévore chaque tome, tel un vampire assoiffé de sang. Dans un savant mélange d’action, de suspense et d’érotisme, l’intégrale offre un spectacle de chaque instant. Mais si la série a connu un tel succès, c’est aussi grâce au travail magnifique d’Enrico Marini. Chaque planche est un modèle de la BD d’action. Au sein de cases dynamiques, avec des cadrages renversants, Marini fait un travail époustouflant. D’autant que l’intégrale propose un format bien plus grand que les albums de départ. La taille du coffret redonne ses lettres de noblesse à l’art de Marini qui incarne cette histoire à la perfection. Les personnages sont touchants de charisme et de beauté. Loin d’être anachronique, l’histoire étrange de Dufaux prend vie grâce au génie du dessinateur. Les couleurs sont également superbes de délicatesse. L’artiste étale tout le potentiel de sa palette et propose tantôt des ambiances crépusculaires, tantôt des scènes émouvantes ou encore des passages érotiques brûlants ! Bien évidemment, une telle histoire ne pouvait que se finir sur une chute. Le dernier volet est aussi un modèle de fin classique mais puissante. Cette énième intégrale a le mérite de faire renaître cette série... car « votre règne s'achève » mais pas celui de cette histoire vampirique à la longévité surnaturelle.