L'histoire :
Mediacops, l’émission de télé-réalité du futur, fait un carton d’audience ! Oshii, jeune recrue sortie de l’école de Police, remplace à merveille le défunt lieutenant Sheeta, pour reconstituer le duo de choc. Son partenaire, Norman Baron est une vedette, disposant dès que l’action le fait sentir, d’une véritable flotte de caméras volantes autonomes. Retransmis en direct, ses poursuites et ses arrestations musclées font le succès de l’émission, dont il est bien sûr actionnaire. Mais depuis quelques semaines, le challenge est de taille dans la ville de Barcelone. Un serial killer sanguinaire découpe le dos de ses victimes en forme de triangle. Insaisissable, ingénieux, rapide comme l’éclair, d’une cruauté sans limite, il espionne les agissements de ses futures victimes par un mystérieux procédé. C’est ainsi qu’il s’aperçoit à distance qu’un psychologue en criminologie, qui vient de parler en direct aux informations télé, est pédophile. Terriblement affligé par cette nouvelle, il se rend dans la demeure où se réunissent les pervers et se livre à un carnage inouï, sans toucher aux enfants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second épisode, le trait de Francis Porcel s’améliore. Il reste bien quelques visages peu gracieux (notamment les « mous » de Oshii, systématiquement loupées), mais la mise en scène rythmée suffit amplement à nous les faire oublier. De plus les scènes nocturnes se déroulant autour de la Sagrada Familia confèrent une excellente ambiance gothique à l’épisode. Rien d’étonnant, d’origine espagnole, Porcel a été formé à l’école des beaux-arts de Barcelone. De son côté, Jean-David Morvan met plus de côté sa dénonciation des reality-shows et de la télé poubelle, pour concentrer la trame de son récit sur le mystérieux assassin. Qui est exactement le « triangle rouge » ? Par quoi sont motivés ses actes ? A quelles technologies a-t-il recours pour parvenir à semer la mort sans jamais être inquiété ? Morvan éclaire quelques zones d’ombres (juste un peu, pour nous faire frissonner), prouvant une fois de plus sa parfaite maîtrise du scénario. Les traits de caractère des personnages sont certes un peu manichéens, mais cela apporte de la fluidité au récit, déjà très complexe à bâtir. Un excellent second tome, qui nous fait languir pour la suite…