L'histoire :
Barcelone, dans un futur proche. Mediacop est l’émission de téléréalité à la mode ! Elle fait un carton d’audience à faire pâlir les autres chaînes de télévision. Norman Barron y est à la fois capitaine de police et vedette télé. Il est filmé en direct lors de ses interventions, arme au poing, à l’affût des coups les plus rentables pour l’audimat. Même sa vie intime est retransmise, les séquences hot étant cependant réservées aux abonnés qui payent le mieux. Depuis la mort de son coéquipier Sheeta (séquences douloureuses, traveling sur les pleurs, promesses de vengeance en direct), c'est Oshii, une jeune recrue sortie de l’école de Police, qui a pris la relève. Jallah Gullick, responsable de Mediacop, s'est dit que cette femme sexy au franc-parler devrait attirer un nouveau public. Elle pourrait bien aussi renouveler la vie sentimentale de Barron, actuellement au point mort. En outre, depuis quelques semaines, un nouveau challenge mobilise l'équipe de Mediacop : un serial killer sanguinaire découpe le dos de ses victimes en forme de triangles. Insaisissable, ingénieux, rapide comme l’éclair, d’une cruauté sans limite, il espionne les agissements de ses futures victimes par un mystérieux procédé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet épais Médiacop n'est autre que l'intégrale en un seul tome (petit format, mais épais) de la passionnante série Reality Show scénarisée en tomes par Jean David Morvan et illustrée par Francis Porcel. Le propos de l’ouvrage montre de façon réaliste ce que pourrait être le reality-show du futur en en dénonçant les hideux rouages et en insufflant un max de tensions. Contrairement à leurs principes premiers, ces émissions ne traquent pas la vraie vie, mais déversent un simulacre mis en scène à des fins commerciales. Une dénonciation anticipée sur le futur, qui atteindra son summum dans le deuxième cycle montrant le responsable de Mediacop qu'aucune question éthique ne peut faire reculer. Le lecteur pourra alors se demander, avec quelques bruns de paranoïa, si cette histoire du futur n’a pas déjà bien des reflets d’actualité. Pas toujours très détaillé, le graphisme de Francis Porcel est parfois moins convainquant. Il séduit pourtant par un dynamisme maîtrisé et un sens des cadrages qui colle bien à la série et transcrit au plus juste les idées folles de Morvan. Expressif, aux empreintes vaguement manga, ce coup de crayon mérite ses admirateurs. Cette réunion des 5 albums de la série est présentée sans interruption, hormis une page pour séparer les 2 cycles. Cela permet, entre autre, de constater à quel point le scénario est fluide, puisqu'il est presque impossible (sans lire les numéros de planches) de repérer les transitions entre albums d'un même cycle…