L'histoire :
Flic de choc à belle gueule, Norman Barron est à la fois capitaine de police et vedette télé. Il est filmé en direct lors de ses interventions, arme au poing, à l’affût des coups les plus rentables pour l’audimat. Même sa vie intime est retransmise, les séquences hot étant cependant réservées aux abonnés qui payent le mieux. Assisté sur le terrain par le lieutenant Sheeta, la partie est cette fois des plus pimentées. Un énigmatique et insaisissable psychopathe décolle la peau de ses victimes de la nuque au milieu du dos. Son dernier carnage vient juste de s’achever dans un commissariat de police. Barron et Sheeta interviennent, cadrés et relayés en direct par des drones-caméras. Jallah Gullick, producteur de l’émission et impresario de Barron, en fait une émission spéciale, comptant sur le prime-time de la diffusion pour capter un record d’audimat. Mais au cours de l’opération, Sheeta se fait descendre. Gullick doit le remplacer. Oshi, une midinette amoureuse transie de Barron et fan de l’émission, décroche le rôle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
2003 aura t-elle été l’année Morvan ? Ce scénariste prolifique (15 nouveaux albums à lui tout seul dans l’année : Sillage, Al’togo, La mandiguerre, le cycle de Tschaï, TDB, Je suis morte, Fléau world...) enchaîne les bonnes idées. Vous croyiez tout connaître de la télé-réalité ? Mediacop, reality-show du futur, prouve que nous n’en sommes qu’au stade expérimental des émissions de demain. Morvan n’aborde pas ce sujet dans le seul but de surfer sur la vague des récents concepts télévisés. Il en extrapole une version futuriste fort habile, tout en en dénonçant les hideux rouages. Contrairement à leurs principes premiers, ces émissions ne traquent pas la vraie vie, mais déversent un simulacre mis en scène à des fins commerciales. Ajoutant au passage une quatrième loi robotique au triptyque d’Isaac Assimov, Morvan situe son aventure dans un futur très proche du nôtre. Cette proximité rend le résultat d’autant plus alarmant. Le dessin de Francis Porcel n’est pas toujours des plus élégants, mais la mise en scène est dynamique. La profondeur des cases et les cadrages savants restent propres aux univers développés par Morvan. Vivement la suite !