L'histoire :
Après ses missions au Kenya, en Namibie et en Amazonie, où elle a été confrontée à des phénomènes surnaturels, l’agent du MI6 Kathy Austin entend bien prendre quelques jours de congés en Ecosse, d’où elle est originaire. Une vieille tante vient de décéder et Kathy hérite donc du manoir familial, face au loch de Kilwood. Après un long voyage en train, au terminus d’Inchree, elle se retrouve à partager un taxi en compagnie d’un certain Oscar Denton, historien et membre de la société Bram Stoker. Chemin faisant, le chauffeur lui apprend que le manoir de la tante O’Brien, où elle escomptait passer la nuit, a récemment été ravagé par un incendie. Kathy n’a pas d’autre choix que de loger à l’unique pension locale, l’auberge du vieux Roi… où descend également Denton. Malgré leur déficit de points communs, elle finit logiquement par sympathiser avec cet unique touriste, affable et curieux, qui s’intéresse aux phénomènes paranormaux. Le lendemain, elle loue une voiture – une rustique Midget de 1938 – et part en compagnie de Denton visiter ce qu’il reste de « son » manoir. Effectivement, l’incendie n’a pas laissé grand-chose d’habitable… Elle n’aura pas les moyens de restaurer une telle demeure. Lors de la visite des ruines, elle se remémore sa jeunesse et a l’impression de voir une ombre au premier étage… aussitôt disparue. Puis, de retour à la bourgade, elle se rend au poste de police pour tenter de comprendre l’origine de l’incendie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatrième cycle d’aventures paranormales pour notre espionne du MI6, Kathy Austin. Comme l’exprime le titre, elle choisit cette fois pour ses vacances des contrées beaucoup moins exotiques que précédemment. En Ecosse, elle compte hériter d’un manoir, mais se retrouve évidemment confrontée à biens des phénomènes ésotériques. Pour l’heure, Rodolphe et Léo évitent les clichés des monstres aquatiques dans le loch, où des « fantômes » au sens classique du terme. Kathy tente tout de même de comprendre l’origine d’un incendie criminel qui la prive de son héritage… et les éléments intrigants s’accumulent autour d’elle, pour le plus grand plaisir des lecteurs férus de mystères. Pour le coup, étant donné les codes bien identifiés de ce décorum, les co-scénaristes jouent tout de même sur du velours. Via son dessin réaliste encré bien en place et imprégné de la documentation locale, Bertrand Marchal n’a qu’à dérouler : les ruines, le ciel gris, la lande inquiétante, l’évocation de crop-circles, les autochtones qui dissimulent maladroitement leurs croyances… Des échos des précédentes aventures refont également surface, à travers le personnage d’Oscar Denton et la possibilité d’OVNI… mais il est trop tôt pour savoir s’il s’agit de fausses pistes ou non. Rodolphe et Léo ont toujours su balader leurs lecteurs en dehors des sentiers battus, et tant mieux. Ils nous abandonnent comme de vieilles chaussettes (Burlington) devant un cliffhanger scotchant (tourbé).