L'histoire :
Depuis sept mois, Jennifer Winterfield et une japonaise du nom de Kitamakura vivent l’enfer à cause de l’empire britannique et plus particulièrement ses nobles. En effet, Jennifer a été mariée de force au Révérend Green et ce dernier l’éduque à coups de fouet ! Alors que Kita est contrainte de se prostituer au sein d’un bordel de luxe et de se plier aux exigences de sa drôle de clientèle. Broyées par un système qui n’a aucune pitié envers le sexe faible et les pauvres, les deux femmes sentent jour après jour la haine grandir en elles. Un soir, après un repas de famille où Jennifer a mis mal à l’aise son époux en révélant son impuissance, ce dernier compte faire preuve de force pour la châtier. Mais la jeune femme en a assez et se défend en lui jetant une bouteille de mercure à 75 degrés au visage ! L’homme d’église est emmené d’urgence à l’hôpital. Jennifer est arrêtée par la police et conduite directement au « Hitchborough asylum ». Dans le même temps, Kita reçoit la visite de son Sensei. Ce dernier présent pour calmer « Le roi démon » tatoué sur le dos de la japonaise pourrait bien être le premier élément sonnant l’heure de la revanche pour les deux femmes réunies par les douleurs du passé et la souffrance du présent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 2 reprend sept mois après le final du tome un, réitérant l’enfer et le malheur vécu par les deux héroïnes. En parallèle, Zidrou met en scène une nouvelle intrigue dans laquelle on croise notamment la Reine Victoria Herself ou encore un certain Mister Kurb, entrevu dans le premier album. En sus, le scénariste continue d’alterner ce récit du XIXème siècle avec un récit contemporain où un fabriquant d’armes est la cible d’une organisation terroriste se faisant appeler « Shi ». Bref la série à la fois sombre, âpre, rythmée et mystérieuse est toujours aussi captivante à lire et à découvrir. Un peu perdu par les nombreux éléments par moment, on est à chaque fois rattrapés lorsqu’ils se rejoignent efficacement. Sans trop en révéler et gâcher le plaisir, avouons que Shi est une excellente série s’adressant à un public adulte en raison de sa noirceur. Si côté scénario, c’est top, ça l’est également sur la plan des graphismes. Le dessinateur espagnol José Homs retranscrit parfaitement les deux visages du Londres victorien, à la fois sa beauté et sa noirceur. Homs excelle aussi à représenter des protagonistes charismatiques qui entrent en mémoire dès leur première apparition. Enfin, la colorisation se fait le parfait écho de la puissance du récit. Si vous avez aimé la première partie, lancez-vous tout de suite sur cette seconde. Et si vous n’avez pas encore démarré la série, il est grand temps de vous lancer !