L'histoire :
Base de Creil, un beau matin. Quatre SMB2 de la 10ème escadrille décollent pour une mission spéciale. Les français coopèrent en effet avec les canadiens, qui ont détaché une base aérienne dans le cadre de l'OTAN. Les pilotes français ont à peine eu le temps de mesurer le gigantisme de l'installation et de ses infrastructures, qu'ils s'élancent pour un exercice de simulation de combat. Les canadiens sont dotés de F86, les redoutables Sabre qu'Air Canada a modifié. Et ils ont clairement la supériorité sur le Super Mystère. Laverdure ouvre le bal, mais il s'est aussi exposé et il est sorti du jeu aussitôt sont adversaire virtuellement shooté. Perrinot aussi s'est fait avoir. L'honneur français repose sur Tanguy, qui arrive, à grands coups de PC, à faire des évasives. Mais il est désormais short petrol. Fin de la fête, il faut poser l'avion en urgence. Grant Perkins, le pilote qu'il affrontait, se propose d'approcher la piste avec lui. La donne se complique quand la tour de contrôle leur interdit l'atterrissage. La piste est noire. Un avion civil a eu un problème d’atterrissage, train d'atterrissage cassé, il est immobilisé sur la piste. La seule solution, c'est viser le taxiway qui lui est parallèle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Patrice Buendia et Matthieu Durand continuent à faire (re)vivre nos Chevaliers du Ciel avec brio, dans cette série Classic qui, décidément, fait partie intégrante des aventures de Tanguy et Laverdure, tant elles sont fidèles et divertissantes. L'excellent choix du contexte historique, juste avant que le Grand Charles ne botte les fesses de l'OTAN du territoire national. La première scène nous met directement dans le bain, avec un vol de simulation et un dogfight entre SMB2 et Sabre Canadiens. Et la fiction colle à la réalité historique : il y avait bel et bien une immense base canadienne dans la Meuse, de 1955 à 1967 ! Et si on continue avec l'aspect aéronautique, retrouver le SMB2 est un réel plaisir. Il permet en effet de se rappeler que Dassault avait alors produit le premier chasseur supersonique de l'Europe de l'Ouest. Et cet exercice qui ouvre l'album permet aussi de mesurer l'avance que les américains avaient sur nous, avec un avion tout de même produit dix ans avant le nôtre ! C'est d'ailleurs amusant d'entendre de la bouche de nos héros que leurs zincs ne peuvent pas suivre. Mais ce qui va faire le sel de ce premier volume, c'est naturellement l'intrigue, qui laisse apparaître une histoire de trahison entre pilotes qui ont fait la Corée. Côté dessins, Matthieu Durand fait un super boulot. On retrouve une mise en page très « franco-belge», avec un gaufrier qui donne de la densité sans plomber la fluidité de la lecture. Bien sûr, les scènes aériennes sont un régal, mais c'est aussi le cas des portraits, parfois un poil caricaturaux, comme le personnage du Commissaire Flèche. Il existe un mystère du Sabre jaune, mais il n'y a pas de mystère, on tien là un bon album !