L'histoire :
Paul Clauden s'est expatrié sur Altaïr 3 en compagnie de sa mère de sa soeur. Ils étaient sensés y retrouver leur père et époux, Jonas... Mais ce dernier demeure introuvable. Parti à sa recherche, Paul apprend qu'il est recherché pour meurtre – une hérésie – et même qu'il a des chasseurs de primes au fesses ! Au cours de ses investigations, Paul découvre surtout un écosystème bizarroïde et dangereux. Il se confronte aussi à la vénalité et aux coutumes sauvages de la planète. Perdu en un milieu particulièrement hostile constitué d'algues flottantes, il est sauvé par un scientifique, Monsieur Amid, qui l'emmène en bathyscaphe pour une petite excursion sous les eaux de la planète. Puis Amid le reconduit aimablement au port le plus proche. En manque d'inspiration pour la suite de ses investigations, Paul décide de retourner auprès de sa famille. Il se fait alors arnaquer par Mary-Ann, une jeune fille soumise qu'il a précédemment rencontré à bord d'un zeppelin. Floyd le chasseur de prime le sauve alors in extremis d'une mort certaine... et lui apprend par la même occasion qu'il a des nouvelles de son père : celui-ci travaillerait désormais au sein d'un élevage de porquereaux, sur le continent. A contrecoeur, Paul accepte néanmoins d'accompagner Floyd jusque là-bas. Mais l'avion cargo qui les y convoite se fait attaquer par des pirates de l'air...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'avalanche de périls et de paysages exotiques est le propre même du récit d'aventures. Ici, s'appuyant sur le principe des biotopes inventifs qu'il a mis en place pour ses séries SF Aldebarran, Bételgeuse et Antarès, Léo envoie son jeune héros à la recherche de son père, sur une lointaine planète sauvage. Altaïr-3 regorge en effet de dangers en tous genres, et notamment d'un bestiaire surprenant, aussi hostile que fascinant. En matière d'espèces insolites, les « porquereaux » remportent cette fois la palme de l'épisode, qui fait néanmoins plutôt la part belle aux innovations techniques. Sous-marin-voilier, hydravions aux ailes recourbées jusqu'à l'eau, machines à hologramme... Se produit même un phénomène « géométrique » gigantesque, complètement improbable, qui rappellera aux fans des mondes d'Aldebarran les exubérances de la Mantrisse (tiens, tiens !). Bref, l'imagination de Léo est toujours à l'oeuvre, parfaitement efficace en termes de dépaysements, parfaitement relayée par le dessin d'Icar, réaliste, détaillé, rigoureux, à défaut d'être tout à fait gracieux. Le seul bémol viendrait juste peut-être du rythme des évènements, comme imbriqués mécaniquement pour compléter idéalement les différentes étapes d'un périple initiatique. Plus convaincant, le propos véhicule aussi assurément un message humaniste et écologique (l'exploitation sauvage des algues à perle sont une référence directe aux déviances terrestres d'aujourd'hui : le profit immédiat au dépend de la préservation du milieu). Enfin, le cliffhanger nous appâte rudement pour le 4e épisode à venir...