L'histoire :
Cours d’histoire aujourd’hui, avec une leçon sur les grandes civilisations de l’Antiquité. Comme d’habitude, Laureline lève la main pour prendre la parole et énumérer tout ce qui a été vu en cours. Et comme d’habitude, Laureline a toutes les bonnes réponses. Un peu aussi comme d’habitude, Valerian est occupé à autre chose. Il regarde un combat intergalactique pour mieux comprendre l’algorithme des batailles d’astronefs. Comme d’habitude, il essuie une remontrance de la part de sa maîtresse. La récré sonne. Et là encore, comme d’habitude, le grand à la casquette embête une fille. Il lui parle mal et la force presque à l’accompagner dehors quand les cours seront finis. Or cette fois, les habitudes changent, puisque Laureline intervient avec autorité : elle ne veut pas qu’une fille soit embêtée et elle le fait savoir au bad boy. Ce dernier ne semble pas réagir, mais le regard de Laureline va le changer en profondeur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est déjà le troisième tome de « Valerian vu par... », la série parallèle effectuée par d’autres auteurs. Et celui-ci a une saveur toute particulière puisque non seulement il est scénarisé par Pierre Christin, scénariste de la série-mère, mais il est marqué également par la mort de Jean-Claude Mézières, quelques mois plus tôt. Comme une sorte de boucle temporelle, bien loin de signifier la mort des aventures du célèbre duo de l’espace, c’est à leur enfance que l’on assiste et au commencement de tout. L’idée a de quoi séduire et le ton original du démarrage promet beaucoup. D’autant que Christin signe une sorte de testament prequel : étonnant mélange de modernité et de classicisme, où l’on fait du dab en tenue rétro et où on regarde Les feux de l’armure la série romantique du futur ! Même la série Valerian joue sur un subtil alliage de nouveautés et de références anciennes, avec le retour de Na Zultra et des clins d’œil à n’en plus finir au panthéon de la série. Vous retrouverez donc de nombreux personnages et lieux marquants. On se délecte à retrouver le style imaginatif et délicieusement humoristique de Christin. Malheureusement, il manque quelque chose de fondamental : une aventure pour porter le récit et transporter son lecteur. A force d’hommages et d’émouvants clins d’œil, on en oublie de raconter un véritable récit et de nous amener quelque part. Tout démarrait pourtant si bien... mais l’excitation redescend petit à petit comme un soufflet et nous laisse un goût encore plus triste d’une série qui manque décidément. La bonne surprise vient de Virginie Augustin qui a la tâche impossible de remplacer Jean-Claude Mézières. Le miracle opère et on ressent presque le style classique de l’artiste regretté à travers une foule de détails et un style élégant et parfaitement lisible. Les personnages sont tout autant réussis que ceux que l’on connaît d’habitude, même s’ils sont retombés en enfance. Un vrai coup de maître et une superbe façon de saluer l’immense travail de Mézières, qui fait d’ailleurs un « Caméo » dans cet album…
