L'histoire :
C’est un nabot, quelques cheveux noirs qui frisottent sur le pourtour d’une calvitie fatale et de grosses lunettes reposant sur des oreilles décollées. Bref, Victor Lalouz est un killer ! Persuadé d’être un séducteur né, il est totalement à côté de la plaque, surtout pour ce qui concerne la drague. Ses « carences sociales », il les doit surtout à de graves désordres psychologiques qui l’obligent à consulter régulièrement un psy. Le verdict est toujours le même : Victor a un problème avec sa mère qui interfère systématiquement dans toutes ses tentatives d’émancipation. Il faut « prendre ses distances avec elle pour ne plus être assujetti à la récurrence de ces phénomènes onirico-intrusifs ». Ce à quoi s’emploie Victor, non sans un certain courage (et quelques embrouilles). Et aussi parce qu’il veut emballer Nadège, la nouvelle hôtesse de Smack FM où il est animateur. En effet, à la suite d’une série de quiproquos incroyables, Victor a réussi à se faire embaucher dans cette station de radio. Même qu’il a sa propre émission, une libre antenne avec des sujets de société top blaireaux. Ecoutez, de temps en temps, on le reconnait facilement à son gimmick d’intro : « Allô allô, kivalacéki ? »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Victor Lalouz est un pur warrior en matière de honte intégrale, un champion national qui battrait à plate couture le Jean-Claude Dusse des Bronzés. Pour asseoir ce personnage irrésistible, Diego Aranega s’est appuyé sur une certaine quantité de notions en matière de psychologie, un domaine pointu auquel l’artiste a déjà consacré moult ouvrages (voyez sa biblio en fin d‘album !). Au final, ce looser véritablement poilant ne perd pas une once de sa puissance pathétique dans ce 2e opus. Ce recueil de « gags » applique à nouveau la même recette : deux gaufriers (6 cases carrées) par pages, mettant en scène Victor, soit chez le psy (l’œuvre d’une vie, pour ce dernier), soit à l’antenne (avec des auditeurs qui le vannent furieusement), soit avec ses collègues de Smack FM (il drague lourdement les premières et recueille des conseils auprès des seconds). Rapide et stylisé, des grosses têtes sur des petits corps tout maigrichous, le dessin d’Aranega correspond à la veine moderne de la collection Poisson pilote.