L'histoire :
Victor est convoqué chez sa banquière, Madame Walter, du crédit paysan. La situation financière est grave : suite à une accumulation d’achats de produits de première nécessité (fauteuil massant, vidéo projecteur…), Victor est dans le rouge de plus de 5000 euros. Etant donné le savant mode de calcul des intérêts de pénalité, le trou se creuse, de plus en plus désespérément à chaque heure qui passe. Dans un premier temps, Victor propose donc au patron de Smak FM, la radio où il anime une émission, de lui accorder une augmentation. Peine perdu, Victor se voit contraint de reprendre la boîte de chocolats qu’il venait de lui offrir. Mais il ne perd pas le nord : il lance la question comme sujet de débat dans son émission. Une auditrice propose le système de colocation, afin de réduire le budget mensuel. Victor y voit un double avantage, à la condition indispensable qu’il s’agisse d’une fille ! Car en sus des économies, parfois, le matin, une fille ça ne met pas de soutif et en se mettant dans le bon axe, on peut apercevoir des bouts de nichons par le col du T-shirt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connait maintenant les caractéristiques du personnage : déjà physiquement peu gâté par la nature, Victor Lalouz est atteint du « syndrome Forest Gump » : c’est un imbécile de compétition, un virtuose de la crétinerie permanente, bref un joyeux con, mais à qui la chance sourit effrontément. La preuve : il conserve son job d’animateur radio malgré son toupet naïf (sa débilité durable est même son atout !) puis une solution providentielle s’offre à lui pour éponger son irresponsabilité financière. Après 2 tomes réussis, le schéma burlesque se reproduit néanmoins sans lasser. On dirait même que l’inspiration de Diego Aranega se bonifie au fil des gags… ce qui est extrêmement rare dans le registre ! Si l’album adopte, comme pour les précédent, la forme du recueil de gags en une demi-planche (donc 92, si vous comptez bien), cela n’empêche pas Aranega de raconter une histoire linéaire d’une grande cohérence, en enchaînant logiquement les situations. Une réplique « lalouzienne », mortelle, brillante et inattendue, fait alors régulièrement office de chute. Dans ce 3e volume, les sujets de prédilection sont donc ceux du découvert bancaire, mais aussi de la colocation, de la demande d’augmentation, (évidemment toujours) de ses névroses psychiatriques (graves !), du passage du code et du permis de conduire (un indice autobiographique ?). Certes, côté dessin, il n’y a pas de quoi se pâmer, mais là n’est pas le propos : Victor Lalouz est sans doute l’une des séries humoristiques les plus drôles du moment.