L'histoire :
Munro et ses acolytes ont réussi à s'emparer du vaisseau désormais baptisé Jolly Roger. Ils ont pris en main leur destin de prisonniers échappés du pénitencier de Tullanium. Ancien général de l'armée confédérée, désigné coupable du massacre de civils lors de la répression d'une insurrection, Munro n'a pas encore l'ambition de se voir réhabilité. Il est poursuivi par l'armée lancée à leurs trousses par le Président Vexton, celui-là même qui l'avait utilisé comme un fusible pour protéger sa carrière politique. Ils parviennent, grâce aux formidables réserves de puissance du vaisseau, à échapper à leurs poursuivants. Mais ils vont désormais devoir trouver un lieu pour recharger en énergie. Alisa propose alors une halte sur la planète Erial détenue par les autonomistes, qui en occupent les rares terres épargnées par les grandes guerres toxiques. Le commandant de la base n'est autre que sa mère. La jeune femme propose d'échanger le rechargement du Jolly Roger contre sa liberté retrouvée. Pendant ce temps, sur la planète Erydanus IV, l'ex femme de Munro accompagne ses enfants sur un parc d'attractions, lorsque l'aîné Pedro est blessé par un inconnu qui le pique dans le bras. Le gamin s'écroule et perd conscience. Munro n'en sait encore rien, mais un double piège se referme sur lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sylvain Runberg continue de construire avec une belle habileté son nouvel univers SF, aux dimensions multiples parfaitement imbriquées. Petit à petit, des informations nous parviennent sur l'histoire de Munro, sans nous révéler toutefois la nature de son implication dans le massacre des 8000 civils quelques années plus tôt. Les pouvoirs de Treize sont de plus en plus impressionnants, le passé du gamin faisant apparaître une couche de mystère supplémentaire. L'arrivée sur la planète Erial et les événements qui s'y déroulent constituent le cœur de l'action de ce deuxième épisode, mais c'est surtout le lien entre Munro et son ex-famille qui provoque le suspens le plus fort. Dans un registre très différent d'Orbital, le scénariste démontre un savoir-faire impressionnant tout au long de cet album, faisant progresser un épisode cohérent en même temps que sa série sur le long terme. Le jeune dessinateur Miki Montllo a bien de la chance de se voir confier un tel scénario, qu'il anime d'une palette informatique aux couleurs originales. La quasi absence de contour des personnages et les aplats noirs presque inexistants, qui deviennent une marque de fabrique des jeunes artistes numériques, est un vrai défi de lisibilité, que Montllo relève avec réussite. Ce second volume tient toutes les promesses d'une des séries les plus prometteuses du moment. Il est encore temps pour les distraits de monter à bord du Warship Jolly Roger...