L'histoire :
DBD fête ses 20 ans. Pendant ces deux décades, le mensuel d’informations et d’actualités sur la bande dessinée s’est illustré en publiant des monographies sur les grands auteurs (Dany, Hermann, Francq, Christin, Van Hamme…) ou des numéros thématiques documentés. 2017 est aussi à marquer d’une pierre blanche pour un autre double événement. C’est en effet le 70ème anniversaire de Blake et Mortimer et les 30 ans de la disparition de leur père, Edgar P. Jacobs. Il n’en fallait pas plus pour créer un hors-série digne de ce nom. Le point de départ aura été la triple interview croisée entre 3 éminents héritiers de Jacobs, derniers repreneurs en date, lors du festival Pulp à la Ferme : André Juillard, Antoine Aubin et le regretté Ted Benoît. Ironie de l’histoire, Ted Benoît s’en est allé au moment où les dernières pages de ce hors-série étaient achevées. Pour Blake et Mortimer, tout a commencé avec le père créateur : Edgar P ; Jacobs. Il rêvait d’être chanteur d’opéra. Mais, ce rêve sera balayé par la BD. Il rencontre Hergé qui veut refondre tous ses anciens albums noir et blanc en couleurs. Parallèlement, il dessine et prend le large avec ses propres aventuriers : Blake et Mortimer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Point, Historia, L’Express, Ouest-France explorent régulièrement les monuments du 9ème art avec des hors-séries, que l’on trouve chez nos marchands de journaux. DBD, historique de la presse BD (avec Casemate) emboîte le pas à ces entreprises illustrées avec le même succès. On apprend plein de choses sur Jacobs, ses inspirations et l’envers du décor. Pour la Marque Jaune, Jacobs avait fait une couverture inspirée du Nosferatu de Murnau. Hergé la refusa pour son atmosphère morbide. Dépité, Jacobs exprima toute son exaspération pour un dessin célébrant les 7 ans du Journal de Tintin ! Rancunier, il refusa pendant quatre ans de réaliser de nouvelles couvertures pour le Journal de Tintin. Et des anecdotes comme celle-là sont légions. Une vraie mine d’or pour les fans de Jacobs. Outre les interviews des scénaristes et dessinateurs actuels, on retrouve celles des hommes de l’ombre comme Yves Schlirf, actuel directeur éditorial des éditions Dargaud et Claude de Saint-Vincent, ancien directeur général de Dargaud. On découvre aussi Michel Marin, l’homme qui a tenté d’adapter la série au cinéma. Mais le must pour les jacobsphiles reste la partie des incohérences graphiques, avec photos à l’appui. Une chose est sûre, vous ne verrez plus la série de la même façon avec cet ouvrage ultra-documenté !